Annexion  de  la  SAVOIE

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Les effets catastrophiques
de l'Annexion


Si l’on en est réduit à méconnaitre sa propre histoire, comment pourrait-on connaître celle des pays qui ont eu à subir l’expansionnisme français ?

C’est le cas, en particulier, de la Savoie et de Nice qui ne sont devenues françaises qu’en 1860, par la (dis)grâce d’un traité conclu entre deux souverains. Un marchandage éhonté, par lequel on acheta comme bétail les peuples et les territoires, un fait du prince auquel Paris a voulu donner une apparence de légalité par l’organisation d’un plébiscite. La forfaiture allait être alors poussée à son paroxysme, car cette consultation populaire fut tout sauf démocratique, comme nous le relate le premier des articles de notre dossier consacré à ce qu’il faut bien appeler une annexion. Les savoisiens – un terme souvent préféré à savoyards – et les niçois n’allaient pas pour autant baisser pavillon, puisque des protestations populaires eurent lieu, vite réprimées par la dictature de Napoléon III (deuxième article).

Annexion FB

Aujourd’hui encore des savoisiens et des niçois se battent pour que les 150 ans d’une forfaiture ne soient pas objets de commémorations travestissant la réalité historique. Ils font même mieux que dénoncer une annexion frauduleuse, en apportant, devant la communauté internationale, la preuve indiscutable que le traité de Turin qui permit à la France de s’accaparer de la Savoie et de Nice est caduc… depuis 1947 ! (deuxième et troisième articles de notre dossier). De fait, si l’on devait s’en tenir à une stricte application du droit international, la Savoie et Nice ne font juridiquement plus partie de la France…

Défendre ses droits nationaux en alléguant de la caducité d’un traité peut apparaître quelque peu anachronique à des abertzale, mais ce serait une attitude frappée au coin de l’ignorance. Car les traités constituent bien la norme internationale dans le domaine des relations et des accords entre états. Juridiquement donc, la France est

hors la loi, concernant la possession de la Savoie et de Nice. Politiquement, il ne fait toutefois guère de doute que Paris trouvera la parade pour que le marchandage et la forfaiture de 1860 perdurent au-delà des 150 ans. Dans ces conditions, seule une Europe réellement fédérale – et non pas une fédération d’États-nations –, permettra que des peuples ou populations spoliés de leur droits retrouvent la maitrise de leur destinée. Dans cette configuration, pour laquelle il faut travailler politiquement, ici et ailleurs, la Savoie et Nice auront toute leur place.

NB 1 : Le premier texte traitant de la Savoie est un remodelage qui compile des extraits de plusieurs articles. Il va sans dire que nous avons fait en sorte de ne modifier en rien le sens du propos.

NB 2 : Des parties de textes de blogs traitant du cas de Nice et que nous avons consulté pour élaborer notre dossier, peuvent avoir des accents clairement xénophobes. Ainsi, lorsqu’un rédacteur fait référence au siége de Nice, en l’an 1543, par les troupes alliées franco-turques… et qu’il extrapole en reprochant au Maire actuel de Nice, Christian Estrosi (UMP), d’être favorable à la construction d’une mosquée ! Il va sans dire que nous dénonçons clairement pareil amalgame aux relents nauséabonds. L’idéologie condamnable d’un ou autre individu ne saurait toutefois jeter l’opprobre sur des droits nationaux et historiques incontestables et défendus par une écrasante majorité de démocrates.

CarteSavoie XVI XVIII


1860 ∼ 2010
150 ans d’annexion française de la Savoie et de Nice
Une annexion frauduleuse

Avant 1860 la Savoie était indépendante, comme Nice, Gênes, le Piémont et la Sardaigne, dans le cadre d’une monarchie constitutionnelle dont la capitale était Turin.

L’annexion de 1860 (le mot « rattachement » ne fut inventé qu’en 1960, un siècle après !) fut décidée en grand secret par Napoléon III et le premier ministre de Turin, Camille Benso di Cavour, le 21 juillet 1858 à Plombières (Vosges – France). Le fameux plébiscite d’avril 1860 ne fut qu’une mascarade que son résultat suffit à démasquer: presque 100% de OUI à l’annexion ! Le référendum de 1860 est également entaché de nullité juridique, car il n’a pas été ratifié par le parlement de Turin, comme l’exigeait son article 7. (cf texte du Traité : http://fr.wikisource.org/wiki/Traité_de_Turin_(1860).

Le télégramme de Cavour aux Chambériens, le 29 janvier 1860, était un grossier mensonge, comme tous les messages de Napoléon III et de Cavour à cette époque. Cavour avait déjà sacrifié la Savoie, il ne cherchait qu’à faire monter le prix à payer par la France. Il voulait faire accepter à Napoléon III, qui n’en voulait pas, l’incorporation de l’Italie centrale au royaume de Sardaigne: Toscane et Émilie-Romagne. Cette incorporation ayant été acquise entre le 11 et le 16 mars 1860, les Savoisiens furent aussitôt trahis: traité de cession du 24 mars, départ de l’administration piémontaise, préparation « musclée » du plébiscite des 22-23 avril.


Un plébiscite joué d'avance et manipulé

Pas de bulletins NON, pas d’isoloirs dans les bureaux de vote, les syndics (maires) hostiles à l’annexion révoqués et un personnel municipal nommé par les autorités françaises, une occupation militaire française, l’abstention interdite et la promesse du bagne de Cayenne, sans même un jugement, pour tout opposant à l’annexion, cela en vertu de lois françaises qui étaient en vigueur en Savoie alors que celle-ci n’était pas encore française ! Voilà comment la France obtint 99,8% des suffrages exprimés lors du plébiscite qui scella l’annexion de la Savoie ! Le plébiscite de 1860 fut tout sauf une consultation populaire; s’il fallait le définir, il conviendrait de citer le jugement du journaliste anglais du Times déjà évoqué: « Le plébiscite de 1860 fut la farce la plus abjecte qui ait jamais été jouée dans l’histoire des nations! » (Jean de Pingon, Savoie française, Histoire d’un pays annexé, 1996.).

Dans la panoplie des pressions, il faudrait ajouter l’engagement total du clergé: les curés ordonnaient à leurs paroissiens de « bien voter » (pour Napoléon III, protecteur de l’Église et du Pape) et les accompagnaient au bureau de vote…

À Chambéry, les manifestants du 29 janvier 1860 qui ne voulaient pas céder aux pressions choisirent de s’abstenir: il était très risqué de confectionner soi-même un bulletin NON. L’abstention était un peu moins impossible en ville que dans les campagnes, où les autorités allaient chercher les récalcitrants à domicile. Quelques jours avant le vote, l’avocat pro-annexion Hector Laracine s’inquiétait du risque d’abstention massive. Un fonctionnaire français lui répondit: « Que vous êtes simple, nous mettrons des bulletins dans l’urne ». Laracine prétend que ce fut inutile à Chambéry, l’affluence des électeurs étant énorme. Mais qui sait? (cf L’Histoire en Savoie n°18, 2009, Société savoisienne d’histoire et d’archéologie, page 227).

La fraude fut en fait massive. Deux seuls exemples : à Bogève, 171 bulletins OUI pour 163 inscrits ; à Bonneville 2.600 électeurs… pour 2.500 habitants ! Sur la Savoie du Nord, le 15 avril, lors du plébiscite, avec 45.076 votants, aucun bulletin NON ne sera recueilli, alors qu’un mois auparavant, le 14 mars 1860, 11.266 signatures montraient qu’au moins 25 % de la population avait manifesté son souhait de ne pas devenir française.

Si la Savoie avait réellement voulu devenir française, de telles mesures n’eurent pas été nécessaires. Mais cela n’était pas le cas: « actuellement, l’état des choses semble le suivant : en général, il n’y a aucun désir de séparer la Savoie du Piémont. Dans la partie la plus élevée du pays, Maurienne, Tarentaise et Haute-Savoie [Albertville et Beaufortain], la population est résolument pour le statu quo. En Genevois, Faucigny et Chablais, si jamais devait produire un changement, l’annexion à la Suisse est préférée à toute autre solution » (F. ENGELS, Savoyen, Nizza und die Rhein, Berlin, 1860). Cependant, ce référendum n’a porté que sur un seul choix pour la Savoie (être rattachée à la France où – dans le cas de victoire du NON – devenir Italienne), comme si aucune autre alternative n’existait. L’option qui consistait, pour les Savoisiens, à rester réunis dans un Etat souverain n’a même pas été proposée au peuple.

Toujours dans le même ordre d’idée, le 16 mars 1860, les provinces de la Savoie du Nord (Chablais, Faucigny et Genevois) font parvenir à Victor-Emmanuel II, à Napoléon III et au Conseil Fédéral une déclaration – envoyée sous la forme d’un manifeste et accompagnée de pétitions – où elles disent ne pas devenir françaises et affirment leur préférence pour la Suisse, au cas où une séparation avec le Piémont serait inévitable. Le royaume de Piémont-Sardaigne était une monarchie parlementaire et sur les dix-huit députés, qui avaient été élus par le peuple savoisien et le représentaient au parlement de Turin, seuls trois approuvèrent l’annexion. Cette position représentait donc 17 % des représentants élus de la Savoie ; or, lors du plébiscite des 22 et 23 avril 1860, 99,8 % des votants se prononcèrent prétendument pour l’annexion !

Que prouvent de bons résultats ? Ceaucescu était régulièrement réélu en Roumanie mais les résultats étaient-ils crédibles? Dans les Etats Baltes, après l’invasion Soviétique, des élections furent tenues pour ratifier le rattachement à l’Union Soviétique ! Napoléon III avait une conception très personnelle du bien des peuples : en 1850 il réduisit le suffrage universel et, pour conserver son pouvoir, eut recours à un coup d’Etat qu’il s’empressa de légitimer par un plébiscite : lors de ce vote il y eu plus de suffrages exprimés que d’inscrits ! La manipulation de l’opinion et des suffrages populaires était facilitée par la mise en place d’un véritable Etat policier : Napoléon III avait fait voter une loi dite de Sûreté Générale, qui permettait toutes les iniquités. Il contrôlait totalement la presse et exigeait de tout fonctionnaire un serment de fidélité.
Source : http://ligue-savoisienne.blog.fr/
Ligue savoisienne – 3 Place du Val d’Arly – 73400 Ugine Tél. : 09 54 91 73 74
   


Le 29 janvier 1860, Chambéry manifestait
son refus d’une annexion par la France

Le 29 janvier 1860, une manifestation anti-séparatiste eut lieu à Chambéry. Malgré la neige qui tombait à flocons serrés, un cortège nombreux, trois mille personnes selon les autorités (1), précédé par vingt porteurs de drapeaux vert-blanc-rouge (2), se rendit au palais du gouverneur. Marc Burdin (3) lut une adresse affirmant la volonté des habitants du Duché « de continuer à faire partie intégrante des États de cette Maison de Savoie, à laquelle notre terre a servi de berceau et dont nos pères ont suivi, pendant huit siècles, les glorieuses destinées… Nous sommes résolus à rester libres sous le Statut constitutionnel que Charles-Albert le Magnanime a donné à la nation ». Orso Serra (4) lut un télégramme de Cavour qui venait de lui parvenir: « La politique du gouvernement de Sa Majesté est connue; elle n’a pas varié; le gouvernement n’eut jamais la pensée de céder la Savoie à la France. Interrogé précédemment par le parti qui a osé élever le drapeau de la séparation dans le pays, le gouvernement n’avait pas même jugé devoir lui répondre ».

Le soir, au théâtre où l’on donne Les Mémoires du Diable, ouvrage tiré du célèbre mélodrame de Frédéric Soulié, après le premier acte, une pluie de petits papiers portant le texte de la dépêche de Cavour tombe des galeries. Le gouverneur est ovationné et, la représentation finie, Mme Escalzon chante l’hymne de Dessaix qui fait fureur, La Liberté, qui ne s’appelle pas encore Les Allobroges, devant le buste de Victor-Emmanuel II. L’enthousiasme est délirant et des fleurs, des couronnes de laurier sont jetées au pied de l’effigie du monarque, tandis que l’orchestre attaque la marche royale. (Paul Guichonnet, Histoire de l’annexion de la Savoie à la France, 1998, pages 168-169).

Trois mois plus tard, 22 et 23 avril 1860, le plébiscite à Chambéry: 3.959 inscrits, 3.619 votants, 3.588 OUI. 340 Chambériens n’ont pas voté, 31 ont voté NON ou nul.
3000 manifestants en janvier CONTRE l’annexion, 31 opposants en avril : POURQUOI?
L’annexion de 1860 ne fut ni un « rattachement » souhaité par le peuple de Savoie, ni l’aimable conte de fées que certains, par ignorance ou soumission au pouvoir central français, racontent encore.

Notes:

  1. Certains pro-français (comme l’avocat Hector Laracine) tentèrent de minimiser l’importance de la manifestation du 29 janvier 1860, prétendant que la neige avait empêché de compter les manifestants ! Il n’en reste pas moins que cette manifestation eut un grand retentissement. Elle confirmait beaucoup d’autres observations: les Savoisiens, en 1860, même s’ils étaient mécontents du gouvernement de Turin et de son administration, ne souhaitaient pas changer de régime ni de nationalité. Il n’y eut aucune manifestation en faveur de l’annexion. Au contraire, une pétition réunit les signatures de plus de 15.000 familles en Savoie du nord: elle affirmait que la population voulait rester dans le royaume de Victor-Emmanuel mais que, si cela devenait impossible, elle préférait être incorporée à la Suisse et refusait énergiquement d’être annexée par la France.
  2. Depuis 1851 et l’instauration de la monarchie constitutionnelle, le royaume de Sardaigne avait adopté les trois couleurs vert-blanc-rouge, avec au milieu l’emblème de la Savoie.
  3. Marc Burdin était un négociant, membre du parti libéral fidèle à la monarchie de Savoie.
  4. Le gouverneur Orso-Serra, gentilhomme génois, résidait au château de Chambéry. Fin mars 1860, comprenant que Cavour l’avait fait mentir au peuple, il démissionna et rentra à Gênes.

Selon le droit international, la France est hors la loi à Nice et en Savoie !

Alain Roullier-Laurens, fondateur et président de la Ligue pour la Restauration des Libertés Niçoises (L.R.L.N), ainsi que du Parti Niçois-Partit Nissart et son homologue savoisien fondateur de la Ligue Savoisienne, Jean de Pingon, ont fait une incursion en trombe sur le devant de la scène internationale, le mercredi 24 mars 2010, jour anniversaire de la signature du traité d’annexion de Nice et de la Savoie en 1860.
Ils ont présenté à Genève et adressé aux Ambassadeurs des Puissances signataires du traité de Paix de 1947 accrédités en Suisse, deux documents permettant aux défenseurs de l’idée d’indépendance de la Savoie et du Pays Niçois de reprendre des couleurs. Les projets de fusion de la Savoie et de la Haute-Savoie ainsi que celui de dissoudre définitivement le Pays de Nice dans la Provence devraient prendre de moins en moins de relief. Les signataires de la « Déclaration de Genève » assurent que ce débat n’a plus lieu d’être car la Savoie et Nice ne sont plus françaises depuis… le 10 juin 1940, date de l’entrée en guerre de la France avec l’Italie.
«Après la deuxième Guerre mondiale, le traité de Paix signé avec l’Italie, le 10 février 1947, prévoyait que tous les traités conclus avant le conflit entre les alliés et l’Italie, suspendus à la date de la déclaration de guerre, devaient être signifiés à l’Italie et être enregistrés au Secrétariat des Nations Unis afin d’être maintenus et remis en vigueur. La France avait six mois à compter de la promulgation du traité pour effectuer ces démarches, fautes de quoi ces traités seraient abrogé ipso facto ; mais cela n’a pas été le cas», explique Jean de Pingon, qui a présenté une attestation signée de la responsable en chef de la section des traités de l’O.N.U. Ce courrier confirme un précédent courrier, jamais diffusé, daté de 2002, émanent du conservateur en chef du patrimoine du ministère français des Affaires étrangères.
Les signataires de la Déclaration de Genève ont donc informé à la même date, le Secrétaire général de L’O.N.U. afin de lui faire connaître le statut juridique de Nice et de la Savoie, pays colonisés qui sont concernés au premier chef par les articles I et 102 de la Charte des Nations Unies ainsi que par la résolution 55/146 adoptée le 08 /12 /2000 par l’Assemblée générale de l’O.N.U., qui dispose que l’année 2010 sera l’année ultime de la deuxième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme. Nice et la Savoie se trouvant au nombre des derniers pays colonisées devant faire l’objet d’un processus de décolonisation semblable à celui de la Nouvelle Calédonie.

Ces interventions de poids de M.M Alain Roullier-Laurens et Jean de Pingon auprès des instances internationales provoquent déjà, quelques jours après, des effets concrets :
Une loi très récente permettant à un justiciable de contester lors d’un procès, (quel que soit le tribunal concerné, sauf la Cour d’assises), une loi pénale contraire à l’un de ses droits fondamentaux, l’argument de l’abrogation du traité de Turin a déjà été invoquée.
Un Niçois vivant pour affaires en Savoie s’est fait « flasher » par un radar à sa sortie de l’aéroport de Nice il y a peu de temps. Il a contesté la validité du P.V. du fait que le fonctionnaire français qui avait signé l’arrêté fixant la limite de vitesse, n’avait aucune autorité pour le faire en vertu de l’abrogation du traité de Turín, découlant de la violation par la France de l’article 44 du traité de Paix de 1947; signifiant en outre que l’article 55 de la constitution française dispose que «les traités ou accords régulièrement ratifiés ou approuvés ont, dès leur publication, une autorité supérieure à celle des lois, sous réserve, pour chaque accord ou traité, de son application par l’autre parti». Le tribunal d’Alberville devant lequel il comparaissait s’est donc immédiatement déclaré incompétent, d’autant que l’abrogation en question le rendait illégitime en Savoie !

Ce précédent suggère une nouvelle appréciation en ce qui concerne les droits des Niçois et des Savoisiens en vertu de l’article 55 de la constitution française qui dispose de façon explicite que «les traités ou accords régulièrement ratifiés ou approuvés ont, dès leur publication, une autorité supérieure à celle des lois» Depuis 1947 le droit français n’est plus applicable en Pays Niçois et en Savoie (pas plus qu’en Corse étant donné que le traité de Versailles par lequel la République de Gênes cédait ce territoire à la France n’est pas non plus enregistré par cette dernière) !
Cette nouvelle situation juridique a d’ailleurs alerté un parlementaire, qui a interpellé un ministre. La question écrite suivante, insérée au Journal Officiel, à été posée au ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, à ce sujet par un député UMP de la Loire M. Yves Nicolin :
«M. Yves Nicolin attire l’attention de M. le secrétaire d’État à l’intérieur et aux collectivités territoriales sur les risques juridiques, politiques et institutionnels majeurs qu’entraîne le traité d’annexion de la Savoie. À l’occasion du 150e anniversaire de l’annexion de la Savoie par la France, des cérémonies et diverses festivités et visites officielles sont programmées durant toute l’année 2010, notamment à partir du 24 mars puisque c’est par un traité signé à Turin le 24 mars 1860 que les arrondissements de Nice et la Savoie (les deux départements 73 et 74 actuels) ont été rattachés à la France du second empire. Sa question se pose pour deux raisons juridiques précises : d’abord et avant tout à l’échelle nationale parce que se pose sans doute une question d’intégrité territoriale susceptible en conséquence d’entraîner des effets internes importants. En effet, la question brutale de savoir si ce traité du 24 mars 1860 est bien toujours en vigueur se pose ; or ce traité est la clef de voûte de tout l’édifice juridique et administratif français en Savoie.

Le problème est simple : la France a enregistré à l’O.N.U sous le n° I-747 le traité de paix du 10 février 1947 dont elle est signataire et dépositaire. Ce traité comportait un article 44 faisant obligation à la France de notifier à l’Italie les traités antérieurs suspendus par l’effet des hostilités de la Seconde Guerre mondiale (traités au rang capital desquels se trouvait naturellement le traité de rattachement territorial de la Savoie et Nice de 1860). Cet article 44 comportait un 2e alinéa portant obligation formelle d’enregistrer cette notification et ce traité auprès du secrétariat général de l’O.N.U, organisation créée deux ans auparavant en 1945. Cet enregistrement n’a pas eu lieu. Le même article 44 prévoyait un alinéa 3 stipulant qu’à défaut, la sanction encourue est l’abrogation (dans le texte : «les traités qui n’auront pas fait l’objet d’une telle notification seront tenus pour abrogés»). Il lui demande si le traité d’annexion de la Savoie du 24 mars 1860 a été ou non enregistré auprès du secrétariat général de l’O.N.U et, si cela n’est pas le cas, quelles mesures sont prises par le Gouvernement pour traiter les problèmes subséquents au plan juridique interne ?
La question se pose également à l’échelon international où elle rebondit sous l’angle de l’obligation de respect par la France des normes de droit international en vigueur et qu’il s’agit, en fait comme en droit, rien moins que de l’image et de la réputation de l’État français dans la communauté internationale. Il n’ignore pas que la charte de l’ONU de 1945, et notamment son article 1er, ainsi que de multiples résolutions adoptées par l’assemblée générale, ont enjoint les États à faire aboutir le processus général de décolonisation qu’avait initié dès 1941 la charte de l’Atlantique. Il se trouve que 2010 marque officiellement la dernière année de la deuxième décennie de la décolonisation onusienne.

En 2010 pourtant, la plupart des ministères et des administrations projettent cependant de participer à des événements commémoratifs ou d’organiser des cérémonies officielles en Savoie ou à Nice. Cela apparaît paradoxal si ce traité d’annexion a été caché à l’O.N.U et qu’il est abrogé par l’effet d’un traité signé à Paris. Si le traité de 1860 est abrogé du fait de son non-enregistrement auprès de l’O.N.U, un processus de désengagement de la France aboutissant à un référendum local vis-à-vis de la Savoie et de Nice est inéluctable sauf à prendre le risque d’une condamnation de la France par la Cour internationale de justice de La Haye. Il ne s’agirait pas de voir la France internationalement sommée de fournir des explications qu’elle n’aurait pas ou aurait insuffisamment préparées, voire d’essuyer une grave condamnation puisque la zone territoriale concernée couvre deux départements et demi.
Au lieu d’apparaître comme subissant une crise dans une affaire juridiquement délicate voire perdue d’avance et doublement aggravée par la découverte de la dissimulation grossière d’un territoire ayant fait l’objet d’une annexion et par des commémorations officielles défiant (au sens étymologique des termes) le droit international, ne pourrait-on imaginer une prise en compte immédiate et en amont de cette question mettant à l’abri la France de l’avalanche de questions juridiques et politiques internes et internationales délicates que ce défaut d’enregistrement risque d’engendrer et que l’annonce de festivités officielles durant toute l’année 2010 risquent de déclencher et d’aggraver encore ? Il souhaite donc connaître les mesures que le Gouvernement entend prendre pour faire face et anticiper à l’O.N.U le risque certain de reconnaissance internationale de la Savoie par un ou plusieurs États étrangers ravis de brandir le traité de Paris de 1947 et reconnaître un nouveau micro-état géopolitiquement stratégique et juridiquement détaché de la France sans aucune préparation ni concertation». (fin de citation)

C’est désormais un fait : En droit le Pays de Nice et la Savoie sont libres de choisir leur destin !
Quels que soient les développements de cette affaire, la Déclaration de Genève, a ouvert le débat sur le statut institutionnel de Nice et de la Savoie que beaucoup attendaient depuis longtemps ; la France a voulu commémorer en grandes pompes le 150e anniversaire d’une annexion, alors que les souverainistes Niçois et Savoisiens vont fêter l’abrogation du traité qui consacra cette annexion…
Source : http://liberanissaeslrl.canalblog.com/

Déclaration de Genève : Rattachement de la Savoie: la France hors la loi
Courrier adressé le 24 mars 2010 aux représentations en Suisse des Puissances signataires duTraité de paix du 10 février 1947 conclu entre l’Australie, la Belgique, la Biélorussie, le Brésil, le Canada, la Chine, les États-Unis d’Amérique, l’Éthiopie, la France, la Grande–Bretagne, la Grèce, l’Inde, la Nouvelle-Zélande, les Pays-Bas, la Pologne, la Tchécoslovaquie, l’Ukraine, l’U.R.S.S., l’Union sud-africaine, la Yougoslavie, d’une part, et l’Italie, d’autre part.

Genève, le 24 mars 2010,
Votre Excellence,

Vous représentez en Suisse un État qui est partie au Traité de paix du 10 février 1947 ; à ce titre nous avons l’honneur de vous saisir d’un problème relatif à ce traité. Selon l’article 44 de ce traité :

  1. Chacune des Puissances Alliées ou Associées notifiera à l’Italie, dans un délai de six mois à partir de l’entrée en vigueur du présent Traité, les traités bilatéraux qu’elle a conclus avec l’Italie antérieurement à la guerre et dont elle désire le maintien ou la remise en vigueur.
  2. Tous les traités de cette nature qui auront fait l’objet de cette notification seront enregistrés au Secrétariat de l’Organisation des Nations Unies conformément à l’article 102 de la Charte des Nations Unies.
  3. Tous les traités de cette nature qui n’auront pas fait l’objet d’une telle notification seront tenus pour abrogés. L’objet de ce courrier est un traité bilatéral en date du 24 mars 1860, relatif à l’annexion de Nice et de la Savoie par la France. Ce traité fut suspendu durant la seconde guerre mondiale et aurait dû être complété par le Traité de paix du 10 février 1947.

Quelques précisions sur le Traité du 24 mars 1860 : Le 24 mars 1860 le duc de Savoie, roi de Sardaigne, signait un traité cédant Nice et la Savoie à Napoléon III, empereur des Français.
Ce traité comportait un mémorandum secret permettant à la France d’occuper, par les armes, Nice et la Savoie. Nice et la Savoie furent envahies militairement aux premiers jours d’avril 1860.
Ce traité prévoyant dans son article premier la consultation des populations concernées, des votations furent organisées à Nice les 15 et 16 avril 1860 et en Savoie les 22 et 23 avril.
Ces votations, sous occupation militaire, constituent une insulte au Droit des Peuples à disposer d’eux-mêmes. Quelques faits permettent d’en juger : Quiconque s’opposait à l’annexion pouvait être interné, sans même un jugement, au bagne de Cayenne, cela en vertu d’une loi française d’exception. Les Syndics hostiles à l’annexion furent révoqués. Les listes électorales furent établies par la puissance occupante qui assurait également le dépouillement sans possibilité de contrôle ni voies de recours. L’abstention était interdite. Il n’y avait pas d’isoloirs dans les bureaux de vote. Il n’y avait pas de bulletins «Non».
C’est ainsi que la France, pays des Droits de l’Homme, obtint 99,8% des suffrages en sa faveur lors de la consultation populaire en Savoie et 98,54% à Nice.
Le Traité de paix du 10 février 1947 est entré en vigueur le 15 septembre 1947. Le délai pour la notification des traités à l’Italie était le 15 mars 1948. Cela signifie que le délai expirait le 14 mars 1948 à minuit.
Le 15 mars 1948, la France a notifié à l’Italie la liste des traités qu’elle entendait conserver. Cette notification était hors délai. De plus, la France avait notifié, par erreur, un traité du 24 mars 1760 en place de celui du 24 mars 1860. Le Traité du 24 mars 1760 est un traité de limites, relatif au tracé de frontière entre la France et le duché de Savoie et entre la France et le comté de Nice, (en notifiant en 1948 ce traité, la France renonçait à ses frontières alpines, affirmant ainsi que Nice et la Savoie ne faisaient plus partie du territoire français).
La France a réalisé ses erreurs et, le 30 décembre 1948, l’ambassade de France en Italie a notifié au Ministère italien des Affaires Étrangères les erreurs contenues dans les documents qu’elle avait notifiés précédemment. La notification du 30 décembre 1948 était hors délai, le délai du 15 mars 1948 étant échu depuis plus de neuf mois.
Afin de ne pas éveiller l’attention sur toutes les irrégularités qui entachaient ses démarches, la France n’a pas notifié le Traité concernant l’annexion de Nice et de la Savoie au Secrétariat des Nations Unies (ni aucun des autres traités bilatéraux qu’elle entendait conserver avec l’Italie).
En ne respectant pas les délais pour la notification à l’Italie des traités bilatéraux qu’elle entendait conserver, et en ne notifiant pas ces traités au Secrétariat des Nations Unies, la France n’a pas respecté les clauses du Traité de paix du 10 février 1947.
Selon l’alinéa 3. de l’article 44 de ce traité : Tous les traités de cette nature qui n’auront pas fait l’objet d’une telle notification seront tenus pour abrogés.
Étant partie au Traité de paix du 10 février 1947, le pays que vous représentez est garant de son application.
La défaillance de la France a entraîné l’abrogation du Traité du 24 mars 1860. La conséquence de l’abrogation du Traité d’annexion du 24 mars 1860 est l’obligation d’organiser une nouvelle consultation populaire à Nice et en Savoie.
Cette consultation aura pour objet d’interroger les populations concernées sur le devenir de leurs pays, trois questions devront être posées : Nice et la Savoie doivent-elles rester dans l’espace français ? Nice et la Savoie doivent-elles être annexées à l’Italie ? Nice et la Savoie doivent-elles accéder à l’indépendance ?
En tant que fondateurs des deux principaux mouvements œuvrant pour la désannexion de Nice, nous avons l’honneur de vous demander d’informer le pays que vous représentez de la situation que nous vous avons exposée.
Nous sollicitons également le soutien de votre pays pour ce qui regarde l’organisation d’une nouvelle consultation populaire à Nice et en Savoie.
En effet, la première consultation organisée par la France s’étant déroulée dans des conditions contraires au Droit des Peuples, la nouvelle consultation devra impérativement se dérouler sous l‘égide de l’Organisation des Nations Unies.

Dans l’attente de votre réponse, nous vous assurons, votre Excellence, de notre parfaite considération.
Alain Roullier-Laurens
Jean de Pingon
Fondateur de la Ligue Niçoise
Président de la Ligue Niçoise
Fondateur de la Ligue Savoisienne
Président d’honneur de la Ligue Niçoise


Argumentaire de la Ligue pour la Restauration des Libertés Niçoises (extraits)

Tous les grands pays d’Europe sont fédéraux ou accordent des pouvoirs très étendus aux régions : Royaume-Uni, République Fédérale Allemande, Belgique, Italie, Espagne… Le centralisme français est une exception anachronique appelée à disparaître. Nice et la Savoie, lasses de subir injustement les effets désastreux de la décadence française, sont fondées à réclamer l’indépendance à laquelle elles ont juridiquement droit.
Il faut savoir tout d’abord que la première république française, elle-même, dans l’un de ses décrets a stipulé que les Niçois et les Savoisiens étaient » des peuples souverains »
Nice n’est française qu’en vertu du traité de Turin signé le 24 mars 1860 par Victor-Emmanuel II et Napoléon III qui désirait transformer le Pays de Nice en bouclier à ses frontières. Mais près de 150 ans de domination française ne constituent qu’une parenthèse dans ses vingt-cinq siècles d’Histoire… Souvent attaquée, pillée et rançonnée par les troupes françaises, Nice a vu sa liberté confisquée frauduleusement par Napoléon III avec la complicité de Victor-Emmanuel II, puis par la IIIe République, héritière de cette forfaiture. Aussi ancienne que Lutèce, érigée en commune libre et indépendante dès 1108, source d’une ancienne et riche culture, Nice n’avait rien à apprendre et tout à craindre du jacobinisme parisien dont le but a toujours été de gommer son histoire. Le peuple niçois colonisé et précipité de surcroît dans trois guerres meurtrières dont il n’avait que faire, a toujours résisté à cette assimilation et certains osent le lui reprocher.

Source : http://liguenicoise.canalblog.com/
Ligue pour la Renaissance des Libertés Niçoises
1 bis rue Caïs de Pierlas – 06300 Nice – Tél : 06 12 86 25 05
[Voir la page sur le Traité de 1860]


L'annexion fut désastreuse ... au plan culturel !

L'annexion fut désastreuse... au plan culturel !

Le pays était cultivé, très avant son rattachement à la France
La France a davantage de beaux palais que la Savoie : mais cela constitue-t-il le "génie" d'une nation ou seulement le goût et les aspirations d'une oligarchie qui oppressait le peuple afin de pourvoir à leur financement ? Le palais de Versailles représente surtout les souffrances du peuple de France et bien plus que la grandeur de la France, il exprime la vanité d'un roi et la déchéance d'un peuple. Ce n'est pas en Suisse qu'on trouvera Versailles, mais pas en Suisse non plus qu'on trouvera de monuments aux morts. Ce sont les troupes françaises qui envahirent en 1792 la Savoie et ruinèrent la plus grande partie de son patrimoine, telle l'église de Talloires, plus belle église de roman primitif. Les mêmes troupes préservèrent Versailles… Avant 1792 (date de l'invasion française) la plupart descommunes rurales avaient des instituteurs, soit un siècle avant les réformes de Jules Ferry en France. En 1845, 93% des enfants de Sallanches savaient lire; en France, 55 % de la population était analphabète. On peut donc parlerfrançais et ne pas désirer l'être, comme le montrent la Suisse Romande, la Wallonie ou le Québec.

La France a détruit le système d'enseignement qui existait en Savoie.

Dès le lendemain de l'annexion, la France met la main sur les capitaux des fondations qui assuraient le fonctionnement des écoles en Savoie. Cette mesure qui met fin à la gratuité et interdit la mixité va porter un rude coup à l'enseignement primaire en particulier dans les villages de montagne. Tout notre système éducatif, qui permettait d'avoir un taux d'alphabétisation double de la France en 1860, a été supprimé par l'administration française. Le système scolaire mis en place par Jules Ferry à partir de 1881 était marqué par le nationalisme : les enfants apprenaient, dès l'âge de sept ans, la manœuvre, fusil de bois sur l'épaule. Dans le même temps, les écoles universitaires (premier cycle), sont supprimées par décret impérial du 24 octobre 1860, avec mise à la retraite d'office des professeurs. Cela a contraint, jusqu'à très récemment, les jeunes Savoisiens à faire leurs études en France (assimilation) ou à renoncer aux études.

Le système d'enseignement actuel est totalement inadapté.

La Savoie demeure un pays annexé. Le pays est ignorant de son histoire: seule I'Histoire de France, puissance annexante, est enseignée. On fait croire aux Savoisiens qu'ils furent italiens, piémontais ou sardes alors que leur passé d'Etat est millénaire.Bien plus, on se met à douter de la qualité du système d'enseignement : il ne répond plus aux demandes de l'industrie et des services et laisse à sa porter des cohortes de jeunes sans formation utile, parfois même sans culture générale solide. L'illettrisme progresse, au même rythme qu'une violence scolaire diffuse qui
rend la vie dure aux enseignants comme aux élèves. L'apprentissage des méthodes de travail se dégrade, la revalorisation des métiers industriels (dits, à tort, manuels) se fait toujours attendre, et les industries ont de plus en plus de difficultés à trouver du personnel compétent). En classe de 6ème, un enfant sur sept ne lit pas correctement, un enfant sur 4 ne sait pas compter, deux sur cinq ignorent la différence entre un carré et un rectangle. A 16 ans, un jeune sur dix quitte l'enseignement sans aucun diplôme. 40 % des étudiants quittent l'université sans le DEUG.

Malgré un budget énorme, toute idée de réforme est enterrée. Le système fonctionne sur trois dogmes : Tous les élèves sont égaux, non seulement en droit, mais également dans l'absolu. On a ainsi promis que 80 % des élèves obtiendraient le baccalauréat. Celui-ci a été donné à des milliers de lycéens, incapables de rédigercorrectement, incapables de maîtriser une langue étrangère, incapables d'autonomie dans leur travail et conduits directement sur les bancs du chômage ;

L'enseignement ne doit pas être inféodé aux intérêt économique mais se développer uniquement selon ses propres valeurs. Les relations entre école et entreprise sont rendues très difficile par l'instauration d'une immense méfiance réciproque. Si l'école doit tendre à former des citoyens libres, elle doit aussi leur donner les moyens de participer à la vie sociale et économique. Sinon les formations utiles seraient réservées à ceux qui auraient les moyens de fréquenter les instituts privés ou bénéficieraient de relations dans le monde des affaires ; Il existe une supériorité de l'intellectuel sur le manuel. Malgré de nombreuses déclarations sur la revalorisation de l'enseignement technique, on continue à orienter les élèves par l'échec. La distinction entre métiers manuels et métiers intellectuels, fondée sur la trop haute idée que certains enseignants se font d'eux-mêmes ne résiste guère à l'examen, mais fait des dégâts considérables.

Pour redevenir un pays européen, la Savoie devra surmonter rapidement la préoccupante faiblesse de son système de formation et d'enseignement. Le secteur universitaire est particulièrement déficient. Les ingénieurs, les médecins, les magistrats et bien d'autres spécialistes de haut niveau sont formés à Grenoble, Lyon ou Paris. Pour diverses raisons, une partie de l'élite savoisienne ne revient pas au pays à l'issue des études supérieures. Elle est remplacée par des cadres venus d'ailleurs, avec trop souvent l'arrogance du colonisateur.

L'annexion a conduit à l'insécurité.

La délinquance manifeste une désagrégation du corps social. Elles n'est plus limitée à Paris, Lyon ou Marseille. Les villes de Savoie sont peu à peu gagnées par les comportements violents et mafieux que connaissent les villes Françaises. L'habitude de la corruption et des malversations se répand. Le système d'enseignement inadapté se traduit par une progression de l'illetrisme mais aussi par celle d'une violence scolaire diffuse qui rend la vie dure aux enseignants comme aux élèves. L'anonymat de la vie urbaine transforme en banlieues quelconques des communes
qui eurent jadis une âme. Le malaise social s'étend partout, les gens perdent l'habitude de se parler et de se comprendre. Dans les quartiers "difficiles", on a tenté de se débarrasser des tensions sociales en multipliant les centres sociaux, les maisons de quartier et l'animation. Les éducateurs sont payés pour éviter l'explosion, mais ils n'y parviennent pas toujours. Au contraire, ils donnent aux "jeunes" l'habitude des activités gratuites, sans contrepartie ni responsabilité, et même de l'impunité en cas d'acte de vandalisme ou d'incivisme (dès lors pourquoi ces "jeunes" iraient-ils se frotter aux contraintes du monde du travail ?).La justice ne fonctionne plus correctement : les greffes mettent plusieurs mois pour imprimer et expédier les jugements, les délais d'attente s'allongent, tant à cause de l'indigence des moyens matériels que de la prolifération des textes législatifs et réglementaires. Les forces de l'ordre sont paradoxalement plus présentes à la campagne (gendarmerie) qu'en ville, où la délinquance prolifère plus rapidement : les femmes seules et les personnes âgées - et pas seulement elles - craignent de sortir le soir.

Les armes de guerre sont en vente libre dans certains quartiers. Le cambriolage des caves, des logements et des locaux professionnels et devenu courant. Les alarmes et l'abonnement à une société de surveillance deviennent obligatoires pour les commerçants et les industriels.
La délinquance progresse aussi dans les stations touristiques, où les les autorités hésitent à sévir, considérant sans doute cette délinquance comme une fatalité et redoutant de faire diminuer l'afflux des vacanciers. Si la Savoie ne reprend pas rapidement ses affaires en main, elle ne tardera pas, à son tour, à connaître l'extension des mêmes désordres qu'en France voisine : vandalisme massif, agressions contre les services publics, transformation de certains quartiers en ghettos, économie mafieuse, exclusion sociale, le tout à un coût financier et humain prohibitif.

L'annexion a conduit à une immigration sans contrôle.

L'immigration incontrôlée renforce le désordre ambiant. Des milliers de "sans-papiers", esclaves des temps modernes, contribuent à détruire l'équilibre social par une concurrence illégale à l'emploi et la multiplication des emplois précaires qui en découle. La population des villes devient flottante ; départs et arrivée de nouveaux habitants s'accélèrent, au gré du "brassage républicain" pour les fonctionnaires, des besoins de l'entreprise privée pour les cadres, employés et ouvriers, de la recherche, souvent décevante, d'opportunités pour les travailleurs indépendants. L'immigration française, par la prolifération des résidences principales et secondaires, remet en question l'identité des communes de Savoie et l'équilibre fragile du milieu naturel alpin. L'immigration européenne et extra-européenne ne trouve plus dans un "modèle français" le cadre nécessaire à son intégration.

L'annexion a conduit au chômage et à la pauvreté.

La Savoie était, il y a peu, épargnée par le chômage grâce à son dynamisme industriel et commercial et à l'emploi frontalier. Les lourdeurs de l'organisation administrative Française qui pèsent sur le dynamisme des entreprises ainsi que les conséquences de l'immigration et la venue de personnes à la recherche d'un emploi depuis d'autres régions font que le taux de chômage est actuellement de 10 %, proche de la moyenne nationale française (12 %). La Savoie compte 46 000 demandeurs d'emploi. Le chômage est lié à une pauvreté croissante : en 1982, en France, 3,5 millions de personnes vivaient de minimas sociaux; en 1998, elles sont plus de 6 millions qui se partagent 1 % de la richesse nationale. Le dynamisme savoisien continue d'attirer des candidats à l'emploi venus de toute la France : chaque année, plus de 10 000 personnes viennent tenter leur chance en Savoie du Nord. La création nette d'emplois dans l'ensemble Savoisien ne peut donc faire baisser significativement la courbe du chômage : plus la Savoie crée des emplois, plus elle importe des chômeurs. Le chômage est une réalité qui est importée, à grand frais, année après année, de la France voisine.

L'annexion a conduit à l'égoïsme et à l'indifférence.

Les adversaires de l'indépendance savoisienne essayent de faire passer pour un effort de solidarité le racket fiscal auquel l'Etat français se livre en Savoie. En fait, les impôts payés par les Savoisiens profitent avant tout à la concentration des richesses à Paris, à l'entretien dispendieux d'une nomenclature étatique. Très peu d'argent revient aux régions déshéritées de France, et encore moins au Tiers-Monde. L'aide de la France aux pays les moins développés consiste surtout à soutenir des dictatures qui affament les peuples. Mobutu a été soutenu jusqu'au bout par la France, alors que sa fortune extérieure était égale à la dette extérieure de son pays tout entier.

L'annexion fut désastreuse ... au plan économique !

Avant l'annexion, la Savoie n'était pas une misérable contrée En 1860, La Savoie, venait juste de reconstituer son économie après l'occupation subie de 1792 à 1815. Elle ne manquait pas de fonds : le chemin de fer Victor-Emmanuel (qui reliait Turin à la France par le tunnel sous le Mont-
Cenis) était financé par des capitaux savoisiens et anglais et la Banque de Savoie était en pleine expansion. L’annexion provoque en Savoie une véritable débâcle économique La Savoie n'était toutefois pas prête à supporter la concurrence française et encore moins celle de l'Angleterre qui l'avaient précédé dans la révolution industrielle et était liée à la France par un traité de libre-échange. Malgré la zone franche en Savoie du Nord, l'annexion va provoquer en Savoie une véritable débâcle économique qui sera accrue par la volonté du gouvernement français d'anéantir la place financière existant en Savoie.

La Banque de Savoie avait conservé le privilège d'émettre des billets. Elle apparaissait comme la rivale de la Banque de France, qui racheta son privilège d'émission. L'instrument indispensable au développement économique de la Savoie fut anéanti. Les organes décisionnaires situés à Paris nous étaient étrangers.
L'occupation coloniale conduit à l'exploitation à outrance des richesses de notre pays. En découlèrent une série de faillites bancaires, ruinant à la fois la population et les entreprises. Les capitaux fuirent vers Paris.
L'industrie s'écroule (5 760 tonnes de minerai utilisé en Savoie en 1860, 1 750 tonnes en 1869) tout comme l'agriculture (132 216 hectares labourés en 1862, 98 936 en 1929).
La conséquence en est le chômage avec la naissance d'un phénomène jusqu'alors inconnu : une émigration massive, née de la misère et sans aucun retour, qui va vider le pays de ses forces vives et qui va donner naissance à la légende du petit ramoneur.

La légende du petit ramoneur.

Avant l'annexion, il n'y eut jamais plus de 500 ramoneurs qui partaient annuellement pour la France. En fait, les migrations marchandes des savoisiens étaient apparues dès le Moyen-Age et les marchands avaient pour principale destination les pays alémaniques et l'Europe Centrale.
Ils conservaient des liens avec les communautés d'origine, que l'on retrouve à travers la floraison du baroque, de 1650 à 1792, mais aussi dans les dons aux écoles.
Tout ceux qui partaient vers la France n'étaient pas ramoneurs : la Savoie annexée, l'Ecole Polytechnique de Paris fut ainsi fondée par Gaspard Monge, fils de colporteur de Saint-Jeoire-en-Faucigny et Claude Berthollet, originaire de Talloires. L'émigration savoisienne n'était pas plus celle de la richesse que de la misère : elle fut simplement un vecteur de prospérité, une source d'évolution sociale et d'intégration Européenne.
Les annexions françaises de la Révolution puis du Second Empire vont parquer la Savoie dans le champ clos français, coupant définitivement la Savoie de ses traditionnels chemins d'entente et de prospérité.

La France n'est pour rien dans l'essor économique de la Savoie au XXe siècle Lorsque, au XXe siècle, se développeront avec la houille blanche, les industries électrochimiques et électrométallurgiques, cela ne pourra se faire entièrement avec les capitaux locaux, bien que cela fut parfois possible avec l'aide de financements Genevois (Ugine). La Suisse et l'Italie du Nord (et en particulier la Vallée d'Aoste) étaient en 1860 dans une situation économique comparable à celle de la Savoie. Aujourd'hui la Suisse est en tête de l'économie mondiale et la Vallée d'Aoste est l'une des rares régions d'Europe qui bénéficient d'un relatif plein-emploi. La France n'est donc pour rien dans la développement de la Savoie.

C'est la deuxième moitié du XXe siècle qui a apporté dans toute l'Europe une prospérité matérielle sans aucun précédent. Sans la France, la Savoie aurait connu un développement au moins analogue à celui de ses voisins dont elle partage le dynamisme, les ressources et la situation géographique.

Le dynamisme de la Savoie est étranglé par la France

A partir des années 50', la Savoie, tant grâce à son peuple qu'à sa situation exceptionnelle en Europe, redevient rapidement la région la plus riche de France. Mais elle ne profite plus de ses richesses et n'a plus son mot à dire. La France a, en effet, instauré en Savoie un système de type colonial qui affecte non seulement nos coutumes, notre architecture et notre mode de vie, mais aussi nos lieux de vie et nos moyens de subsistance. Des sociétés semi-étatiques ont pu bénéficier de nationalisations et d'expropriations pour prendre en main les principales ressources du territoire, réalisant des exploitations à outrance ne tenant aucun compte ni des populations, ni du pays : EDF, Compagnie des Alpes, Péchiney, ATMB, AREA, Vivendi, Lyonnaise des Eaux, SNCF,...

Le centralisme parisien est coûteux, bureaucratique et inadapté au monde moderne.
Le Code des Impôts, pilier de la tradition française, est devenu un monstre administratif : environ 200 impôts et taxes différents frappent les particuliers et les entreprises, associés à une multitude de dégrèvements, abattements, exceptions, déductions et plafonnements, plus ou moins intelligibles. Tous les hommes politiques français répètent que le montant des prélèvements obligatoires a atteint en France un niveau insupportable. L'impact sur l'économie Savoisienne est extrêmement négatif : Ce qui est perçu par la France en Savoie (1995) Ce qui est versé par la France en Savoie (1995) 2,75 milliards EURO (18 milliards FRF) en impôts (TVA, Impôt sur le revenu, autres impôts, taxe intérieure sur les produits pétroliers, impôts sur les sociétés),
soit (pour une population active de 460 000 personnes) 5 950 EURO (39 000 FRF) par an et par actif.
1,83 milliards EURO (12 milliards FRF) : traitement des fonctionnaires de l'Etat, investissements, dotations aux collectivités locales.

Différence entre ce qui est perçu et ce qui est versé :
la France prend chaque année 0,92 milliards EURO (6 milliards FRF), soit 2 000 EURO (13 100 FRF) par an et par actif en Savoie.
Ce que la France prend, chaque année, en Savoie, n'a rien à voir avec la solidarité : la Savoie indépendante pourrait donner tout autant (et probablement davantage) aux régions et populations qui en ont réellement besoin, plutôt que de financer une dette publique qui s'élève en France à plus de 750 milliards EURO (~ 5 000 milliards de FRF). Si le financement de la Sécurité Sociale est bénéficiaire en Savoie (en 1996 : + 150 millions EURO, ~ + 1 milliard FRF), il est déficitaire en France (- 5,8 milliards EURO, - 38 milliards de FRF). Plus grave encore est la situation des caisses de retraites. La protection sociale française souffre de nombreuses tares : plus de 100 caisses différentes coexistent, dont la gestion est difficilement contrôlable; le financement provient des charges sur les salaires, qui ont atteint des montants insupportables et dissuadent les entreprises d'embaucher, crée du chômage et conduit à accroître les charges sociales dans un processus de cercle vicieux.
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Commentaires de @Ky

Ces données datent de 1995 – il y a 25 ans – Elles sont sidérantes au vu du bond réalisé, en particulier en ce qui concerne l’endettement, principale arme, moyen et objectif de la prédation monétaire via une ingénierie financière dont la City est restée et demeure encore le principal centre névralgique, même si les autorités privatives réelles sont en réalité apatrides, habitent tranquillement en Suisse souvent, où d’ailleurs siège aussi la BRI, la Banque des Réglements Internationaux, à Bâle (Baal..), à l’abri de tout soupçon !? Notons que la Chine de Xi, espiègle, a décidé finalement de renommer ses « Nouvelles Routes de la soie » : Belt & Road Initiative, BRI ! Problème de chinoiserie sans doute !
La Suisse, ce Pays tellement respecté, qu’il a vu transité les capitaux anglo-saxons et Usionistes à l’adresse d’Hitler dont il fallait mener la danse macabre pour exténuer l’Allemagne et détruire la Russie.. Un plan qui a plutôt bien fonctionné alors, et dont on sent encore les répliques ! Toute une Histoire quoi... Sans parler de tout le brigandage mondiale qui vient s’y calfeutrer, à commencer par le méga-trist des Rothschild. Normal ! Heureusement Mister Ziegler arrive à faire un peu de ménage dans ce repère où Davos boit « à la vautre » ! Pas de quoi donc ni générer ni entretenir la confiance, qui pourtant est le B.A. BA soue la responsabilité des Etats... qui certes ont tendance à se défiler ...
Voilà le genre de défi qui attend l’Etat de Savoie qui devra retrouver en priotité son autorité monétaire et la protéger...

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L'annexion fut désastreuse ... au plan écologique !

La France a instauré en Savoie un système de type colonial qui affecte non seulement nos coutumes, notre architecture et notre mode de vie, mais aussi nos lieux de vie et nos moyens de subsistances. Les contraintes d'un développement durable, pour les populations actuelles et les générations futures, n'ont jamais réellement été prises en compte :
La montagne a souffert en voyant de véritables usines à skieurs bétonner des sites grandioses et réaliser des profits considérables alors que les communes gardaient à leur charge l'entretien des infrastructures, la gestion des déchets, de l'eau, des secours,...

L'immigration française, par la prolifération des résidences principales et secondaires, remet en question l'identité des communes de Savoie et l'équilibre fragile du milieu naturel alpin; Un certain nombre de nos vallées ont été défigurées par des sites industriels, sans aucun souci de les reconvertir à leur fermeture;
L'homme souffre lui aussi de l'impact de moyens de transports complètement inadaptés à la traversée des Alpes et que seuls, en Europe, quelques profiteurs veulent encore conserver : dans l'Arc Alpin, seule la France continue à ignorer la solution du ferroutage. La catastrophe sous le tunnel du Mont-Blanc démontre les dangers d'une politique des transports où les infrastructures ont été conçues et exploitées à l'extérieur de la Savoie, sans même prendre en compte la nécessité de développer une approche multimodale et plus soucieuse de l'environnement.

L'annexion fut désastreuse ... en matière d'organisation !

"La France est devenue trop petite pour résoudre les grands problèmes et trop grande pour solutionner les petits" J.- Ph. ALLENBACH, Parti Fédéraliste Français La Savoie est à son tour prise en otage par des grèves paralysantes dont l'enjeu est ailleurs. Pour tenter d'apporter à tout problème sa solution préfabriquée, la machine législative et administrative s'est emballée : chaque année, des milliers de lois, décrets, circulaires et autres instructions, parfois contradictoires et souvent inapplicables, s'abattent sur les"justiciables" et les "administrés" qui finissent par se résigner à n'y plus rien comprendre et à vivre toujours en infraction, sous la menace d'un contrôle aussi arbitraire qu'imprévu.
La fiscalité excessive frappe de plein fouet notre pays, créateur de richesse, et dissuade d'entreprendre : il faut financer par l'impôt une dette publique colossale ( 4 à 5 000 milliards de FF, qui représentent 240 milliards de FF d'intérêts annuels), des gaspillages continuels (Crédit Lyonnais, Thomson, GAN,...). Les charges sociales et la taxe professionnelle pénalisent l'emploi et alourdissent les tâches administratives sans garantir à la population des prestations convenables : les sans-abris et autres exclus sont de plus en plus nombreux, la santé publique se dégrade.
L'inflation du droit du travail le rend incompréhensible et inapplicable dans les petites entreprises qui ne sont pas dotées d'un service juridique suffisant. Au plus haut niveau de l'Etat français, la situation de blocage fait penser à celle de 1789 : une petite caste monopolise tous les pouvoirs (c'était la haute noblesse sous Louis XVI, c'est aujourd'hui l'énarchie) et l'argent manque dans les caisses. L'énorme machine bureaucratique de l'Etat est inefficace. Le système centralisateur français, après avoir caché au peuple de Savoie sa propre histoire, profite maintenant de sa capacité à bien travailler. Il est évident pour tous maintenant que le système français est en faillite.
Des régions comme la Savoie, ayant un rapport excédentaire à l'exportation de 180 % (sans même prendre en compte le secteur tertiaire), servent essentiellement à nourrir un système trop gourmand qui absorbe sans les redistribuer les richesses de notre pays et de notre travail.Dans un tel contexte, il est non seulement légitime, mais aussi urgent de se tourner à nouveau vers l'héritage savoisien.

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Le plébiscite de 1860 est toujours sujet à caution.

La France n'a, en Savoie, d'autre légitimité qu'un traité d'annexion, ce qui constitue encore un fait unique dans l'espace Français. Le référendum d'annexion s'est traduit par 99,8 % de OUI, mais il est fortement sujet à caution : Le traité d'annexion constitue seulement la ratification d'un échange entre deux souverains (Victor-Emmanuel II et Napoléon III). Il ne s'agissait probablement pas pour Napoléon III de respecter le droit des nations ou la libertés des peuples à disposer de leur avenir, mais davantage de la crainte de voir les autres nations d'Europe contester cette annexion, ruinant ainsi le marché qui avait été passé secrètement avec Victor-Emmanuel II.
Que prouvent de bons résultats ? Ceaucescu était régulièrement réélu en Roumanie mais les résultats étaient-ils crédibles? Dans les Etats Baltes, après l'invasion Soviétique, des élections furent tenues pour ratifier le rattachement à l'Union Soviétique ! Napoléon III avait une conception très personnelle du bien des peuples : en 1850 il réduisit le suffrage universel et, pour conserver son pouvoir, eut recours à un coup d'Etat qu'il s'empressa de légitimer par un plébiscite : lors de ce vote il y eu plus de suffrages exprimés que d'inscrits. La manipulation de l'opinion et des suffrages populaires était facilitée par la mise en place d'un véritable Etat policier : Napoléon III avait fait voter une loi dite de Sûreté Générale, qui permettait toutes les iniquités. Il contrôlait totalement la presse et exigeait de tout fonctionnaire un serment de fidélité.

Contrairement au discours du trône du 1er mars 1860 où Napoléon III assurait que l'annexion de la Savoie ne sera "ni par une occupation militaire, ni par des sourdes manœuvres, mais en exposant franchement la question aux grandes puissances", les troupes françaises sont déjà casernées en Savoie du Sud, un traité secret qui règle le sort de la Savoie signé depuis un an et les agents annexionnistes déjà à l'œuvre sur le terrain. Avant le plébiscite, une profonde épuration du personnel administratif est effectuée par les deux gouverneurs intérimaires nommés par la France : tous les syndics (maires) suspects qui n'ont pas démissionné d'eux-mêmes sont destitués; les nouvelles listes électorales sont dressées par les comités pro-français; une intense campagne de propagande est lancée, en indiquant en particulier que "l'on ne peut s'opposer à l'annexion; quiconque le ferait se retrouverait au bagne de Cayenne, sans même qu'il soit besoin d'aucun jugement: il suffirait, pour cela, d'user des lois d'exceptions qui existent en France". Durant le plébiscite, les bulletins NON étaient absents, de même que les isoloirs. La fraude fut également massive : à Bogève, 171 bulletins OUI pour 163 inscrits; à Bonneville 2 600 électeurs… pour 2 500 habitants !

Si la Savoie avait réellement voulu devenir française, de telles mesures n'eurent pas été nécessaires. Mais cela n'était pas le cas: "actuellement, l'état des choses semble le suivant : en général, il n'y a aucun désir de séparer la Savoie du Piémont. Dans la partie la plus élevée du pays, Maurienne, Tarentaise et Haute-Savoie [Albertville et Beaufortain], la population est résolument pour le statu quo. En Genevois, Faucigny et Chablais, si jamais devait produire un changement, l'annexion à la Suisse est préférée à toute autre solution" (F. ENGELS, Savoyen, Nizza und die Rhein, Berlin, 1860). La défaite, en 1815, de Napoléon 1er était, en ce qui concerne la Savoie, synonyme de libération : comment comprendre que 45 ans après cette libération le peuple de Savoie se serait ainsi livré à la France? Au début de l'année 1860, plus de 3 000 personnes manifestèrent à Chambéry contre les bruits d'annexion à la France.

Le 16 mars 1860, les provinces de la Savoie du Nord (Chablais, Faucigny et Genevois) font parvenir à Victor-Emmanuel II, à Napoléon III et au Conseil Fédéral une déclaration - envoyée sous la forme d'un manifeste et accompagnée de pétitions - où elles disent ne pas devenir françaises et affirment leur préférence pour la Suisse, au cas où une séparation avec le Piémont serait inévitable. Sur la Savoie du Nord, le 15 avril, lors du plébiscite, avec 45 076 votants, aucun bulletin 'Non' ne sera recueilli, alors qu'un mois auparavant, le 14 mars 1860, 11 266 signatures montraient qu'au moins 25 % de la population avait manifesté son souhait de ne pas devenir française.
Le royaume de Piémont-Sardaigne était une monarchie parlementaire et sur les dix-huit députés, qui avaient été élus par le peuple savoisien et le représentaient au parlement de Turin, seuls trois approuvèrent l'annexion : 17 % contre 99,8 % lors du plébiscite !

Le référendum de 1860 est donc entaché de nullité :

Il n'a pas été démocratique : Pas de bulletin NON, pas d'isoloirs dans les bureaux de votes, les syndics (maires) hostiles à l'annexion révoqués et un personnel municipal nommé par les autorités françaises, une occupation militaire française, la promesse du bagne de Cayenne, sans même un jugement, pour tout opposant à l'annexion, cela en vertu des lois françaises qui étaient en vigueur en Savoie alors que celle-ci n'était pas encore française, une fraude massive : voilà comment la France obtint 99,8 % des suffrages exprimés lors du plébiscite qui scella l'annexion de la Savoie !

Il n'a pas été ratifié par le parlement de Turin, comme l'exigeait son article 7.

Par ailleurs, ce référendum n'a porté que sur un seul choix pour la Savoie (être rattachée à la France où -dans le cas du 'NON'- devenir Italienne), comme si aucune autre alternative n'existait. L'option qui consistait, pour les Savoisiens, à rester réunis dans un Etat souverain n'a même pas été proposée au peuple.

La supression de la Zone Neutre, une trahison ...

En 1919, la République Française a supprimé deux clauses essentielles du traité d'annexion. Les deux clauses en question sont l'exemption, pour la Savoie, des deux plus lourds impôts d'alors : celui du sang pour tous les savoisiens (confirmation du statut de "Neutralité Helvétique" de la Savoie), celui des droits de douane et droits indirects pour les savoisiens du nord (extension de la petite zone franche existante en une grande zone, dite "zone d'annexion"). Cela fut fait sans consulter le peuple de Savoie et sans, pour autant, dénoncer le traité, qui constitue la
seule légitimité des institutions françaises sur le sol de Savoie. Or, l'article 55 de la constitution française de 1958 confère aux traités une autorité supérieure à celle des lois. S'agissant de la Zone Neutre, les frontières de l'Europe furent redessinées lors du Congrès de Vienne de 1815.

La Confédération Helvétique qui avait, comme la Savoie, connu l'invasion des troupes françaises, voulait obtenir la reconnaissance de la neutralité comme un principe traditionnel et fondamental de la politique Suisse.
Genève avait été annexée, peu après la Savoie, par la République française et ne voulait pas renouveler une telle expérience. La ville de Genève souhaitait rejoindre la Confédération Helvétique. Enclavée dans les terres de Savoie, Genève ne pouvait devenir un canton Suisse que si la Savoie lui cédait quelques communes afin qu'elle s'agrandisse.

Pour protéger la Savoie de la convoitise française et pour établir une zone de sécurité entre le Piémont et la France, le duc de Savoie et roi de Sardaigne demanda et obtint que la neutralité perpétuelle qu'on venait de reconnaître aux corps helvétique fut étendue au nord de la Savoie, moyennant cession de 24 communes savoisiennes à Genève, qui venait d'être érigée en canton Suisse. La garde de cette neutralité était confiée à la Confédération.

La zone neutralisée couvrait plus de la moitié du territoire savoisien où résidaient alors 70 % de la population. Les puissances européennes, tout en garantissant la neutralité de la Suisse, lui imposaient l'obligation de garantir celle de la Savoie, qui avait payé d'avance sa protection en abandonnant une partie de son territoire et de sa population à la Suisse. Le statut obtenu par la Savoie autorise la conscription, mais les troupes ainsi levées ne devaient être utilisées que pour défendre la neutralité de la Savoie. Il est en outre interdit de faire stationner des troupes régulières dans la zone neutralisée, d'y édifier des fortifications, d'y lever des contributions de guerre. L'article 2 du traité d'annexion de 1860 confirme la neutralité helvétique de la Savoie : "Il est également entendu que S. M. le Roi de Sardaigne ne peut transférer les parties neutralisées de la Savoie qu'aux conditions auxquelles il les possède lui-même et qu'il appartiendra à S. M. l'Empereur des français de s'entendre à ce sujet, tant avec les puissances représentées au Congrès de Vienne, qu'avec la Confédération Helvétique et de leur donner les garanties qui résultent des stipulations rappelées dans le présent article".

Le traité d'annexion implique donc qu'en Savoie française l'armée, en temps de guerre est suisse et que l'armée française est considérée comme étrangère et n'a pas de place sur le sol de Savoie (ce qui est contradictoire avec les notions françaises d'identité nationale et d'intégrité territoriale !). La loi de 1905 sur la conscription permettra de régler le problème savoisien. Elle instaurait un service militaire de deux ans obligatoire pour tous les citoyens français. Les savoisiens étaient soumis à ce service militaire, mais le statut de neutralité helvétique interdisait de les envoyer guerroyer hors du territoire de la Savoie. Pour tourner cette disposition en 1914, tous les savoisiens en âge de porter les armes furent consignés dans leurs casernes deux jours avant la déclaration de guerre. Puis ils furent envoyés au front et l'article 2 du traité d'annexion trahi. Dès le début de la première guerre mondiale était lancée en Savoie du Nord une vaste campagne contre la Zone Franche et contre la Suisse, où trois ligues oeuvraient pour semer la discorde entre suisses et savoisiens (A. VIBERT, président de la Ligue Anti-Allemande chablaisienne, écrira dans la revue Le Réveil National que "Derrière tout Suisse se cache un Boche").

Au lendemain de l'armistice, la France dénonçait la neutralité de la Savoie et la grande zone franche, officialisant ce qu'elle avait accompli à la faveur du chaos de la guerre. Cette trahison des engagements pris fut négociée avec les puissances garantes des engagements et des traités qu'elle avait bafoués. C'est le 28 juin 1919 par l'article 435 du Traité de Versailles que "les hautes parties contractantes, tout en reconnaissant les garanties stipulées en faveur de la Suisse par les traités de 1815 (…) constatent cependant que les stipulations de ces traités (…) relatifs à la zone neutralisée de la Savoie (…) ne correspondent plus aux circonstances actuelles. En conséquence, les Hautes-Parties contractantes prennent acte de l'accord intervenu entre le gouvernement français et le gouvernement suisse pour l'abrogation des stipulations relatives à cette zone qui sont et demeurent abrogées". Il apparaît que : Les "garanties stipulées en faveur de la Suisse par le traité de 1815" sont reconduites, celles stipulées en faveur de la Savoie par le même traité sont abrogées.

Nulle référence n'est faite au traité d'annexion de 1860, alors que la France l'a dénoncé en abolissant les droits garantis à la Savoie.
La France a fait reconnaître lors du traité de Versailles la neutralité perpétuelle de la Suisse qui, en contrepartie, oubliait la parole qu'elle avait donnée aux savoisiens d'être garante de leur neutralité, tout en conservant les territoires qu'elle avait obtenu pour cela.
Le traité d'annexion de 1860, "plébiscité" de façon sujette à caution et dont deux clauses majeures (la neutralité et le zone franche) n'ont pas été respectées est donc caduc.

La suppression de la Zone Franche, une perfidie ...

En 1919, la République Française a supprimé deux clauses essentielles du traité d'annexion. Les deux clauses en question sont l'exemption, pour la Savoie, des deux plus lourds impôts d'alors : celui du sang pour tous les savoisiens (confirmation du statut de "Neutralité Helvétique" de la Savoie), celui des droits de douane et droits indirects pour les savoisiens du nord (extension de la petite zone franche existante en une grande zone, dite "zone d'annexion").

Cela fut fait sans consulter le peuple de Savoie et sans, pour autant, dénoncer le traité, qui constitue la seule légitimité des institutions françaises sur le sol de Savoie. Or, l'article 55 de la constitution française de 1958 confère aux traités une autorité supérieure à celle des lois.
S'agissant de la grande zone Franche, les intérêts de la Savoie du Nord sont très liés à ceux de Genève, pour des raisons historiques, géographiques, économiques. Les Savoisiens n'auraient pu accepter, en 1860, l'établissement d'une barrière douanière entre le canton de Genève et la Savoie et préféraient, dans ce cas, rejoindre la Confédération Helvétique. Pour que cela ne se puisse se produire, les bulletins distribués dans toute la Savoie du Nord portaient la mention "OUI et ZONE" (il n'y avait pas de bulletin "NON").

La zone franche, comme la zone neutre, est considérée comme un droit acquis. Dès le début de la première guerre mondiale était lancée en Savoie du Nord une vaste campagne contre la Zone Franche et contre la Suisse, où trois ligues oeuvraient pour semer la discorde entre suisses et savoisiens (A. VIBERT, président de la Ligue Anti-Allemande chablaisienne, écrira dans la revue Le Réveil National que "Derrière tout Suisse se cache un Boche").
Au lendemain de l'armistice, la France dénonçait la neutralité de la Savoie et la grande zone franche, officialisant ce qu'elle avait accompli à la faveur du chaos de la guerre. Cette trahison des engagements pris fut négociée avec les puissances garantes des engagements et des traités qu'elle avait bafoués. C'est le 28 juin 1919 par l'article 435 du Traité de Versailles que "les hautes parties contractantes, tout en reconnaissant les garanties stipulées en faveur de la Suisse par les traités de 1815 (…) reconnaissent de même (...) qu'il appartient à la France et à la Suisse de régler entre elles, d'un commun accord, le régime de ces territoires, dans les conditions jugées opportunes par les deux pays".
La zone franche fut supprimée par une convention franco-suisse de 1921 qui sera ratifiée par les parlements des deux pays en 1922. En France, la loi du 16 février 1923 reportait la douane à la frontière politique, spoliant ainsi 207 communes savoisiennes.
La convention de 1921 n'était pas approuvée par une partie de la population Suisse, où un référendum d'initiative populaire peut être organisé si 30 000 signatures (ou l'approbation de huit cantons) en manifestent le désir. L'initiative aboutit et la consultation populaire eut lieu le 18 février 1923 et rejeta massivement la convention de 1921. Les gouvernements suisse et français signèrent le 30 octobre 1924 un compromis d'arbitrage qui confiait à la Cour Internationale de Justice de la Haye une mission d'interprétation et une mission d'exécution : "indiquer aux parties quel est entre elles l'effet de l'article 435 et, en second lieu, établir le régime nouveau qui en découle".
Après de longues années de procédures, la cour de la Haye rendit son arrêt définitif le 7 juin 1932 : "entre la France et la Suisse, l'article 435, alinéa 2, du Traité de Versailles, avec ces annexes, n'a pas abrogé et n'a pas pour but de faire abroger les stipulations du protocole des Conférences de Paris du 3 novembre 1815, du Traité de Paris du 20 novembre 1815, du Traité de Turin du 16 mars 1816 et du Manifeste de la Cour des Comptes de Sardaigne du 9 septembre 1829, relatives à la structure douanière et économique des zones franches de la Haute-Savoie et du Pays de Gex (…). Le gouvernement français doit reculer sa ligne de douanes conformément aux stipulations desdits traités (…). Il convient de fixer au 1er janvier 1934 la date à laquelle le recul des douanes françaises doit avoir été effectué". L'arrêt étant exécutoire, la France retira ses douaniers de la frontière politique pour les établir à la limite des petites zones, telles que définies en 1815, 1816 et 1829 (soit sur 640 km2, contre 4000 km2 dans le traité d'annexion).
Le traité d'annexion de 1860, "plébiscité" de façon sujette à caution et dont deux clauses majeures (la neutralité et le zone franche) n'ont pas été respectées est donc caduc.

Documentation historique sur la Savoie annexée de la fin des années 1990. Empruntée à la Ligue Savoisienne Canal Historique en date du 7sept. 2016.


Histoire de l’Annexion de la Savoie

Il est capital pour tout Savoisien de connaître les événements de l’Annexion dans la redécouverte de son identité. Les lignes qui suivent sont inspirées par le remarquable ouvrage du grand historien de la Savoie : Paul Guichonnet (1920-2018).
Paradoxalement, il écrivit son ouvrage, Histoire de l’Annexion de la Savoie à la France – Les dossiers secrets de l’Annexion, en réponse au mouvement grandissant de la Ligue Savoisienne dans les années 90 dont il déniait la légitimité, au moins sur le plan de la qualité des arguments historiques. Mais en faisant œuvre d’historien honnête, il découvre justement ce qu’il appelle la face secrète de l’Annexion. Il ne prend pas le risque de l’interpréter. C’est ce risque là que nous prenons en qualifiant tout le processus de l’Annexion du terme de trahison, et même de haute trahison du peuple savoisien.

Cette trahison fut finalement douloureuse aussi pour la Maison de Savoie qui finit par tout perdre. L’actuel duc de Savoie, Victor-Emmanuel, fils du dernier roi d’Italie Humbert II, habite à Genève et se revendique donc héritier du trône d’Italie que ses ancêtres ont patiemment conquis en trahissant la terre dont ils portent le nom. Les membres de la dynastie de Savoie ont été exilés par la république italienne fondée en 1948 sur les ruine du fascisme : « Il est interdit aux anciens rois de la Maison de Savoie, à leurs épouses et à leurs descendants mâles d’entrer et de séjourner sur le territoire national »
Cette interdiction a été levée en 2002 par Berlusconi.

L’Italie, en tant que nation, a donc été créée de toute pièce par la Maison de Savoie. Cette histoire compliquée a longtemps fait passer aux yeux des Français les Savoisiens pour des Italiens. C’est en quelque sorte le contraire qui est vrai. Le drapeau du Royaume d’Italie jusqu’en 1948 porte cette appartenance à la Savoie puisque la Croix de Savoie y était apposée en son milieu.
Mais pour créer ce Royaume d’Italie qui n’existait pas jusqu’en 1860, la Maison de Savoie se servit de la Savoie comme d’une vulgaire monnaie d’échange avec l’Empire français de Napoléon III.

C’est le résumé de cette histoire extrêmement complexe que vous allez découvrir ici.
L’entrevue secrète de Plombière, événement majeur de l’histoire savoisienne.
Tout commence avec l’arrivée au pouvoir d’un homme convaincu par l’idée de l’unité italienne : Camillo Benso, Comte de Cavour. Le 4 novembre 1852 Victor-Emmanuel II, duc de Savoie, Roi de Piémont-Sardaigne, le nomme au poste de président du Conseil des ministres du Royaume de Piémont-Sardaigne.
Ce franc-maçon sera la cheville ouvrière de l’unité italienne et de la trahison de la Savoie. Né à Turin, appartenant à la noblesse piémontaise, francophone, il n’utilise l’italien que dans ses apparitions publiques. Il a du sang salésien dans ses veines, sa grand-mère Philippine de Sales est l’arrière-petite-nièce de St François de Sales. C’est pourquoi son bureau, sur lequel sera signé l’infâme Traité de Turin et où naîtront toutes ses machiavéliques manœuvres, est aujourd’hui encore visible au château de la famille de Sales à Thorens en Haute-Savoie.

Le complotisme est à la mode et les esprits forts nous expliquent qu’il ne faut pas y croire. Or, la grande histoire commence toujours dans les alcôves et les antichambres, par des tractations et des rencontres secrètes. C’est aussi le cas pour l’annexion de la Savoie !

Napoléon III rencontre le comte de Cavour à Plombière dans les Vosges où il était venu prendre les eaux. Cette entrevue a lieu dans le secret le plus absolu le 21 juillet 1858.
L’ensemble de la teneur de cette rencontre ne sera connue dans le détail qu’en 1928.
Mais le principe en est très simple : Napoléon III accepte d’apporter son soutien militaire à Victor-Emmanuel II contre l’Autriche, qui occupe le Nord de l’Italie, en échange de la Savoie et de Nice. Cet accord secret devra être scellé par le mariage de la fille du duc, Clotilde de Savoie, au cousin de l’empereur, Jérôme Napoléon. L’actuel prétendant au trône impérial de France, Jean-Christophe Napoléon, est directement issu de cette union. Avant de livrer la Savoie, Victor-Emmanuel cède sa fille qui jusqu’au dernier moment fit tout ce qui était en son pouvoir pour éviter le mariage avec un homme à femmes, volage et libidineux. Cavour à son habitude agit dans l’ombre et força le mariage implacablement. Cette princesse Clotilde, si malheureuse et si méconnue des Savoisiens, est l’image de ce qu’allait devenir la Savoie : vendue et trompée.
Cavour et Napoléon III complotent également sur l’événement qui déclenchera la guerre contre l’Autriche et qui pourrait être accepté par les puissances européennes sans trop de réactions !

Nous pourrions arrêter notre récit ici car l’entrevue secrète de Plombière détermine tout le reste, la bataille de Solferino, l’unité italienne et l’annexion de la Savoie en 1860. S’il y a un événement à retenir pour les Savoisiens ce sont ces accords secrets de Plombière qui conduiront de manière occulte tous les événements suivants. La Savoie est déjà vendue à la France ! Reste à réaliser l’unité italienne dans le sang et la fureur. Le référendum truqué de 1860 n’aura pour but que de rendre légal cet accord secret, acte de haute trahison envers la Savoie dont Cavour est un fils.

Après la signature du traité d’alliance franco-sarde de janvier 1859 et la célébration du mariage de Clotilde de Savoie avec Jérôme Napoléon, toute l’Europe comprend qu’une guerre se prépare contre l’Autriche. La Russie, la Prusse et l’Angleterre essayent d’intervenir par la convocation d’un congrès international. Les députés savoisiens siégeant à Turin sont farouchement opposés à la guerre et comprennent, comme le marquis Pantaléon Costa de Beauregard, que la Savoie sera livrée à la France en échange.
Contre toute attente, le 21 avril 1859, l’empereur François-Joseph d’Autriche lance un ultimatum contre le gouvernement de Turin. Croyant profiter de ses positions militaires au Piémont, ne sachant rien des accords militaires entre la France et les Piémontais, il tombe dans le piège patiemment tendu par Cavour qui exulte en refusant l’ultimatum.
Solferino, la bataille la plus meurtrière du 19e siècle, prélude aux charniers du 20e siècle.
Les troupes françaises traversent la Savoie pour rejoindre la plaine du Pô.

Le 4 juin 1859 a lieu la bataille de Magenta qui oppose 47517 Français à 55792 Autrichiens. La bataille est longtemps indécise à cause de l’indécision de Napoléon III qui ne possède rien du génie militaire de son oncle. L’arrivée tardive des troupes de Mac Mahon donne finalement la victoire à la France. Si les troupes sardes et savoisiennes ne participent quasiment pas à cette première bataille, il en va tout autrement de la bataille décisive, la bataille de Solferino. Les troupes savoisiennes qui y participaient ne se doutaient sûrement pas qu’elles contribuaient, en combattant, à la trahison de leur terre natale !
En poursuivant les troupes autrichiennes jusqu’en Vénétie après Magenta, une bataille s’organise le 24 juin 1859, entre 133 000 autrichiens d’un côté, 37 000 sardes et 96 000 français de l’autre.

Les troupes savoisiennes sont représentées par la Brigade de Savoie, troupe d’élite exclusivement composée de Savoisiens et sous l’autorité directe du roi. Celles-ci s’illustrent en ce jour à San Martino sous l’autorité de leur chef le général Mollard. L’oubli complet par l’historiographie française de l’intervention décisive des troupes savoisiennes de la Brigade de Savoie dans la bataille de San Martino est une des nombreuses tactiques déployées par la France après l’Annexion pour faire oublier son histoire à la Savoie.
Mon arrière-arrière-grand-père fut membre de cette troupe d’élite basée en Piémont et sous l’autorité directe du duc de Savoie. Je possède le document mettant fin aux obligations militaires de cet aïeul : La bataille de Solferino qui fit l’unité italienne et conduisit à l’annexion de la Savoie fut la plus sanglante bataille du 19ème siècle. Voilà les conséquences des nationalismes français et italiens naissant…

Le Genevois, Henri Dunant, qui se trouvait là par le hasard d’un voyage, fut si bouleversé à la vision du champ de bataille qu’il décida de vouer sa vie à venir en aide aux soldats blessés, il fonda pour cela la Croix Rouge. Après Solferino, la Savoie divisée face au rattachement à la France
La vision d’une Savoie entièrement acquise à la France et se donnant comme un seul homme à la Grande Nation en 1860 est aujourd’hui remise en question par tous les historiens sérieux. Le processus de séparation de la Savoie de la Maison de Savoie après Solferino est infiniment plus complexe. Même si du côté de Cavour les choses sont extrêmement claires depuis Plombière : puisque l’aide militaire française a permis la victoire et la réalisation de l’unité de tout le Nord de l’Italie, ce monstrueux personnage compte bien satisfaire ses engagements de Plombière : livrer la Savoie à la France.
La Savoie se divise alors en deux parties que tout oppose. Les partisans de la réunion à la France, qu’on nomme les Séparatistes, et les Dynastiques, tenant de la fidélité à la Maison de Savoie.

Un historien français écrit en 1901: « Il est certain que l’annexion ne fut pas l’élan inconsidéré d’un peuple qui se donne sans conditions, mais l’explosion finale d’un sentiment demeuré longtemps perplexe et indécis. » François Descotes. Jusqu’en janvier 1860, c’est l’opinion hostile à la France impériale qui prédomine. Les Savoisiens sont des conservateurs dans l’âme et quitter la Maison de Savoie est impensable pour la très grande majorité de la population de la Savoie. Ce n’est qu’au terme d’un intense processus de manipulations des esprits et d’une fraude électorale que la Savoie accepta finalement de se plier aux termes du pacte secret entre Cavour et Napoléon III: je t’aide à faire l’unité italienne, tu me livres la Savoie. 
La cause anti annexionniste fut brillamment défendue par un jeune avocat de Chambéry, Albert Blanc (1835-1904) qui devint après l’Annexion un des premiers ministres des affaires étrangères du royaume d’Italie. Il est important de noter que la Savoie après l’Annexion perdit un nombre important de ses élites. Certains, comme Blanc, rejoignirent l’Italie, d’autres, souvent partisans du rattachement à la Suisse s’installèrent à Genève.

Malheureusement, la mort de figures anti-annexionnistes extrêmement charismatiques va profondément modifier l’équilibre politique. Il s’agit notamment de l’évêque d’Annecy Mgr Rendu qui avait permis de canaliser la bêtise de son clergé pro français…Le clergé, ne voyant que ses intérêts à court terme, était majoritairement favorable à Napoléon III et à la France catholique face au régime sarde, libéral et anticlérical.

C’est une erreur historique, un aveuglement tragique. Cette forfaiture du clergé savoisien doit nous inviter à méditer sur ce qui doit éclairer les choix qui engagent l’avenir d’un pays pour des siècles. Les décisions ne doivent pas être prises sur des rapports de forces politiques par définition temporaires et contingents. Seuls les principes de liberté, d’identité, de fidélité et aussi les réalités géographiques doivent être prises en compte dans des choix aussi graves. 
Alexis Billet, Archevêque de Chambéry, montagnard et grand intellectuel, à l’image de l’âme savoisienne paysanne et tournée vers les choses d’en-haut, sera très prudent face au rattachement contrairement à son clergé aveuglément pro français. Le clergé de Savoie du Nord sera aussi hostile à la solution helvétique pour des raisons purement religieuses. Genève, la Rome protestante, étant vue comme une puissance dangereuse pour la Savoie. Face aux Séparatistes et aux Dynastiques apparaît en effet un troisième parti : les partisans de la Suisse.
L’immense majorité de la population de la Savoie du Nord, l’actuelle Haute-Savoie, est en effet majoritairement pro helvétique pour des raisons essentiellement économiques et par l’évidence géographique. Genève est depuis toujours la capitale économique de cette partie de la Savoie. Elle l’est aujourd’hui plus que jamais.
La Confédération Helvétique, redevenue calme après la guerre civile du Sonderbund de 1847 entre les cantons protestants et catholiques, stabilisée par sa constitution de 1848 qui est encore celle en vigueur aujourd’hui, s’inquiète de ce qui se passe en Savoie.

Au Congrès de Vienne, en 1815, naissait officiellement la neutralité suisse. Pour assurer pleinement celle-ci, le traité garantissait une neutralité pour le Chablais et le Faucigny, grosso modo l’actuelle Haute-Savoie, en cas de conflit armé impliquant les voisins de la Suisse. Ces régions étaient et sont toujours stratégiques pour la sécurité de la Suisse. Cette neutralité savoisienne était assurée par un droit d’occupation par les Suisses. Ces dispositions ont été officiellement abolies seulement en 1928.
En France, pendant ce temps, on est majoritairement en faveur de l’Annexion de Nice et de la Savoie. L’opinion publique fait pression sur Napoléon III et voit ces territoires comme une compensation légitime des terribles pertes humaines subies pendant la bataille de Solferino.
Face aux prétentions françaises et aux manœuvres de Cavour, la Confédération se décida à agir. Son ministre, Johann Conrad Kern, qui connaissait Napoléon depuis l’enfance, demanda officiellement le 31 janvier 1860 la cession du Chablais, du Faucigny et d’une partie du Genevois. Voici une photo de la plaine de Genève depuis les flancs du Salève, au loin sur la gauche les montagnes du Jura et la Suisse. Les régions demandées par les Suisses sont à droite de la ligne rouge dessinée par le Salève, les Voirons et les montagnes du Chablais.

Berne envoie également un émissaire auprès de Cavour qui à son accoutumée se dérobe en disant que c’est à la France de décider si elle veut céder une partie de la Savoie. Londres soutient activement la Suisse, son ambassadeur Cowley déclarant : « L’annexion de la Savoie serait regardée moins comme un moyen de pacification que comme une occasion de nouveaux orages.(…) le commencement d’une nouvelle lutte de la France contre l’Europe, telles sont les idées que l’annonce d’une semblable conquête ferait renaître (…) »

La population de la Savoie du Nord va alors agir de concert avec les autorités suisses en lançant des pétitions pour le rattachement de ces régions à la Confédération. Ces régions sont liées à Genève par des raisons historiques, géographiques et économiques. Le début du texte de la pétition est une déclaration de fidélité à la Maison de Savoie. En Savoie du Nord, l’option française n’est absolument pas majoritaire dans la population : « Les soussignés (…) désirent ici consigner l’expression de leur dévouement au Roi, et le vœu de ne voir aucun changement apporté à leur union avec la Monarchie Sarde. Mais d’autre part, et dans le cas où des raisons politiques dont ils ne veulent point se faire juges, rendraient une séparation inévitable, ils sont convaincus que leur Souverain ne disposera pas de sujets fidèles, sans leur avoir permis de manifester leurs vœux, dans une circonstance aussi importante pour leur avenir. En conséquence, (…) ils témoignent expressément de leur désir d’être réuni à la Confédération suisse. »
Ces pétitions pour le rattachement à la Suisse ont été complètement ignorées par l’historiographie traditionnelle et pro française de l’Annexion alors qu’elles sont absolument majeures pour comprendre l’état de l’opinion publique savoisienne à cette époque charnière. Ces documents historiques étant d’importance majeure et très méconnue, je souhaite renvoyer le lecteur aux documents originaux qui sont publiés sur mon blog personnel. Il s’agit de trois adresses au Roi de Sardaigne duc de Savoie, à Napoléon III, au Conseil Fédéral suisse, aux Hautes Puissances, c’est à dire aux représentants des grands pays européens. Ces adresses sont suivies de la déclaration de pétition qui sera remplie par chaque paroisse.

  • Adresse à S. M. le Roi de Sardaigne : Pétitions pro helvétiques de 1860 : Adresse à S.M. le Roi de Sardaigne – Saint François de Sales (1567-1622) (wordpress.com)
  • Adresse à S. M. Napoléon III Empereur des Français Pétitions pro helvétiques de 1860 : Adresse à S.M. Napoléon III, Empereur des Français – Saint François de Sales (1567-1622) (wordpress.com)
  • Adresse au Conseil Fédéral Pétitions pro helvétiques de 1860 : Adresse à M. le Président et à MM. les membres du Conseil Fédéral – Saint François de Sales (1567-1622) (wordpress.com)
  • Aux Hautes Puissances Pétitions pro helvétiques de 1860 : Aux Hautes Puissances – Saint François de Sales (1567-1622) (wordpress.com)
  • Texte de la pétition avec la liste des signataires de la commune de Boëge d’où est parti le mouvement Pétitions pro helvétiques de 1860 : Déclaration des habitants du Nord de la Savoie – Saint François de Sales (1567-1622) (wordpress.com)

J’estime ces documents d’importance majeure pour l’Histoire de la Savoie car ils démontrent de manière très forte que le Droit des peuples a disposé d’eux-mêmes n’a pas été respecté dans le processus de l’annexion de la Savoie.
La belle vallée de Boëge, aujourd’hui plus connue sous le vocable Vallée Verte et qui est le berceau de ma famille, fut un haut lieu du parti suisse. Ce fait historique bien établi est aujourd’hui complètement ignoré de la population locale. En effet, le 3 février 1860 paraissaient deux déclarations dans le Journal de Genève envoyées de Boëge et de Saxel (commune voisine). Le document de Boëge avait été rédigé par deux conseillers communaux Foëx et Curt-Comte et faisait état de l’anxiété de la Savoie : « malgré toutes nos sympathies, soit pour l’Italie libre, soit pour la France, d’autres sympathies d’un ordre plus élevé nous amènent à désirer l’annexion à la Suisse… Cette manifestation exprime les vœux de notre belle vallée de Boëge »

Une des chevilles ouvrières de l’option suisse fut le grand Savoisien Joseph-Léandre Bard. Après le référendum il s’installa à Genève. Avocat, député au Grand Conseil Genevois, bourgeois de Genève, il essaya de développer un catholicisme libéral indépendant de Rome. Plusieurs causes expliquent l’échec de l’option du rattachement de la Savoie du Nord à la Suisse :

  • D’abord une question religieuse de part et d’autre. Genève était encore vue comme la Rome protestante. La Savoie était profondément catholique et son clergé pro français.
  • Ensuite le refus pour bon nombre de Savoisiens de voir la Savoie divisée entre une partie suisse et une partie française. Annecy dans le projet serait restée française et aurait perdu toute influence. La France coupera néanmoins la Savoie en deux départements…
  • Enfin, des Suisses finalement divisés et peu motivés. Le Conseil fédéral de Berne n’agit pas puissamment pour soutenir les partisans d’un rattachement à la Suisse.

En tant que Savoisien du Nord, je suis intérieurement dans le même état de division que mes ancêtres. Je souhaite un rattachement à la Suisse qui serait tellement profitable pour Genève et la Savoie du Nord. Mais conscient du caractère particulier de la Savoie, de son unité culturelle, historique et géographique, je ne peux me résoudre à la voir désunie, séparée, déchirée. Une solution pour la Savoie aujourd’hui serait une indépendance sous protection helvétique. La complexité du droit international, le manque d’élites savoisiennes nous obligent au pragmatisme. La Confédération Helvétique nous permettrait de nous organiser en cantons, de reprendre son organisation administrative et politique. D’utiliser le Franc suisse, d’être représenté par elle dans les relations internationales…
C’est donc finalement un référendum plébiscitaire qui sera organisé par les autorités françaises et sardes pour mettre fin aux polémiques grandissantes en Savoie aussi bien qu’en Europe sur l’avenir de la Savoie.
Reybaz


Histoire de l’ANNEXION de la SAVOIE par la FRANCE
(Pays des Droits de l’HOMME dans toute sa SPLENDEUR !)

Des Mensonges, des Monuments aux Morts, et des Impôts.

Bref survol d’une des plus grandes arnaques de tous les temps;

« Tous les hommes naissent égaux.
Le Créateur nous a donné des droits inviolables,
le droit de vivre, le droit d'être libre et le droit de réaliser notre bonheur »

Cette parole immortelle est tirée de la Déclaration d'indépendance des États-Unis d'Amérique en 1776. Prise dans un sens plus large, cette phrase signifie : Tous les peuples sur la terre sont nés égaux ; tous les peuples ont le droit de vivre, d'être heureux, d'être libres. La Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de la Révolution française de 1791 proclame également « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. » Ce sont là des vérités indéniables.

Et pourtant, pendant plus de cent cinquante trois années, les colonialistes français, abusant du drapeau de la liberté, de l'égalité, de la fraternité, ont violé notre terre et opprimé nos compatriotes. Leurs actes vont directement à l'encontre des idéaux d'humanité et de justice.
Dans le domaine politique, ils nous ont privé de nos libertés. Dès avant l’annexion déjà ils avaient préparé leur illégitime velléité de colonisation, par le fameux accord secret de Plombières du 26 janvier 1859, qui allait sceller par le malheur le destin de la Savoie à la France le 24 mars 1860 par le traité de Turin.
Plus de six milles savoisiens hostiles à l’annexion furent massacrés, quant aux autres c’est par le mensonge et sur de fausses promesses qu’on les força à voter.
Voici les circonstances « démocratiques » dans lesquelles a eu lieu le vote du traité d’annexion :

  • Vote obligatoire
  • Présence de dizaines de milliers de soldats français armés sur notre sol
  • Plus de votants que d’inscrits
  • Pas d’isoloir
  • Et surtout pas de bulletins « non » disponibles !!!

Résultat presque 100 pour 100 de oui à l’annexion. Une véritable escroquerie !
La démocratie à la Française !

Nos réserves d’or volées, notre pays divisé en deux départements, séparant ainsi un seul et même peuple multi centenaire. Les français ont détenu le privilège d'émission des billets de banque et empêché la Banque de Savoie de frapper monnaie.
Nos universités fermées et notre histoire jetée dans la fosse puante de l’oubli et du mépris, la Savoie était frappée à mort !
De savoisiens, nos compatriotes ont dû porter le surnom raciste et péjoratif de « savoyard » (en référence à la luge à fumier « la savoyarde »), nom qui allait s’imposer au fil du temps et des dictionnaires de langue française.

Les français ont imposé à la Savoie des lois inhumaines envoyant de force et par milliers, avec l’aide des généraux et des politiques stipendiés « savoyards » nos compatriotes, faire leurs guerres, en première ligne, principalement lors de la première guerre mondiale, et ceci malgré la jouissance de la neutralité helvétique (assurée par le traité de Vienne de1815 devant être respecté par le traité de turin de 1860).
Leur outrecuidance allant même jusqu’à qualifier cet ethnocide d’impôt du sang et d’honneur de devenir français !!!

Lors du Traité de Paix de la première guerre mondiale signé à Versailles le 28 juin 1919, la France par l’article 435 supprimait la neutralité (acquise lors du traité de Vienne en 1815) de la Savoie !!!
Si la neutralité de la Savoie a été abolie en 1919, c’est bien que, jusqu’à cette date, elle en bénéficiait !!! Alors pourquoi avoir envoyé à la mort des dizaines de milliers de soldats savoisiens lors des différentes guerres menées par la France, puisque la Savoie était neutre ? Ce fut là un véritable ethnocide programmé et orchestré d’une population sans défense dont les droits furent bafoués par la puissance française !
Les familles de ces victimes de cet ethnocide n’ont jamais été indemnisées, et l’ethnocide a toujours été dissimulé.

Ces mêmes français ont fermé nos universités, brûlé nos livres d’histoire dans les trop fameux autodafés de 1923, pour mieux nous enseigner leur histoire, comme ils l’ont fait dans toutes leurs colonies ! Ils ont sévi sans merci contre nos patriotes. Ils ont jugulé l'opinion publique et pratiqué une politique d'obscurantisme. Ils ont mis à la tête de la Savoie annexée des politiciens stipendiés tous dévoués à la France des colonies.

Dans le domaine économique, ils nous ont exploité jusqu'à la moelle, supprimant unilatéralement la grande zone franche qui permettait aux savoisiens d’échanger des produits détaxés, et ceci au mépris du traité d’annexion leur arrogeant ce droit. Il est à noter que la France fut condamnée en 1932 par le tribunal de la Haye pour non respect de la zone franche, condamnation restée sans effet, ou presque. On ne compte plus aujourd’hui les violations de lois Internationales dont la France se fait la championne du monde ! C’est vrai que c’est le pays des droits de l’homme !
Ils ont réduit notre peuple à la plus noire misère et saccagé impitoyablement notre pays.
Ils ont spolié nos stations de sport d’hiver pour en faire leur bien par l’intermédiaire de leur compagnie des Alpes filiale de la caisse des dépôts et consignations.
Ils ont inventé des centaines d'impôts injustifiables, acculé nos compatriotes à la pauvreté.

Malgré tout cela, nos compatriotes ont continué à garder à l'égard des Français une attitude clémente et humaine. Comment pourrait-il en être autrement d’ailleurs, le peuple de Savoie est un peuple pacifique son histoire est là pour le prouver, mais plus encore comment un peuple à qui l’on a violé son âme, et volé son histoire pour lui en substituer une autre, et dont la grande majorité de sa jeunesse (mémoire vivante de l’annexion) a perdu la vie sur les champs de batailles lors des guerres françaises pourrait en vouloir à celui qu’il croit être, car il le prétend, son « sauveur » en 1860 !!!
Mais la lumière l’emporte toujours sur les ténèbres, et le destin, s‘il fut si cruel envers la Savoie tint à se racheter en 1947.

En effet,
Conséquemment, à la non notification écrite (elle n’a en fait jamais existée) de remise en vigueur à l’Italie par la France du traité d’annexion de la Savoie du 24 mars 1860 ( suspendu par fait de guerre en juin 1940 ) , du non enregistrement à l’ONU de cette notification, et conformément à l’article 44 du traité de paix de Paris du 10 février 1947, paragraphe 1 ,2 et 3 la France s’est mise « hors la loi » en ne respectant pas les termes de cet article , dont la sanction prévue au paragraphe 3 est l’abrogation plein texte du traité d’annexion de Turin de 1860.

En conséquence, et, en nous appuyant sur le non respect par la France du traité de Paix de la seconde guerre mondiale signé à Paris le 10 février 1947 article 44 paragraphe 1, 2, et 3
Les Sentinelles de Savoie proclame sollenellement l’Indépendance de la Savoie et l’abrogation du traité par pure application du traité de paix de 1947 (Certainement le traité le plus opposable au monde aujourd’hui) !  Les Membres des Sentinelles de Savoie, animés d'une même volonté, sont déterminé à lutter jusqu'au bout contre toute tentative de résistance de la part des colonialistes français, et à faire valoir nos droits auprès de la cours de justice internationale.
Nous sommes convaincus que tous les membres permanents des Nations Unies, comme tous les pays indépendants de cette terre ne peuvent pas ne pas reconnaître l'indépendance de la Savoie.
Un peuple bafoué, sali, humilié pendant 153 années, sous la domination française, mais aujourd’hui aidé par le droit international, un peuple qui, durant ces dernières années, s'est résolument rangé du côté de la vérité, de la Liberté, en dénonçant toute forme de néo colonialisme, ce peuple a le droit d'être libre, ce peuple a le droit d'être indépendant.
La Savoie, en droit, est devenu un pays libre et indépendant. Tout le peuple de Savoie est décidé à mobiliser toutes ses forces spirituelles et matérielles, à sacrifier sa vie et ses biens pour garder son droit à la liberté et à l'indépendance.


Histoire de l'État LIBRE & SOUVERAIN de SAVOIE

PRÉHISTOIRE

L'occupation du sol a été fort ancienne en Savoie, comme en attestent les pierres à cupule de Maurienne, de Tarentaise ou de l'avant-Pays, les vestiges funéraires, les premières cités lacustres.
La population locale, les allobroges (gaulois), était largement fondée sur les communautés de montagne

La SAVOIE sous l'Empire Romain

L'influence romaine, dès le 1er siècle avant J.-C., s'est manifestée de quatre manières :

  • mise en valeur agricole des parties basses;
  • établissement de voies routières, avec deux grands axes : Grenoble (Cularo) / Genève (Genabum) et Vienne (Vienna) / Milan (Mediolanum). Ce dernier axe comporte un relais à Chambéry (Lemencum) et un poste de douane Ad Publicanos dans la région de Conflans;
  • création de petites villes : centres administratifs (Aime, Axima d'où le procurateur administre la Tarentaise et le Valais), centres de plaisance (Aix, Aquae), centres de commerce (Annecy, Boutae);
  • introduction de la civilisation et de la langue latines et du christianisme.

C'est en 380 qu'apparaît dans l'oeuvre de l'historien latin Ammien Marcellin le nom de Sapaudia (ou Sabaudia), terme appliqué à l'ancien territoire des Allobroges.

Vestige de voie romaine en Tarentaise.
A ce niveau, se trouve le long de la voie, les reste d'un gîte d'étape

De l'Empire Romain au Moyen-Âge

Au Ve et VIe siècles, se constituent les circonscriptions ecclésiastiques : Tarentaise, Maurienne, Abbaye de Saint-Maurice (Valais), Genève, Belley, Grenoble.
Dès le IXè siècle, la Savoie fait partie de la Lotharingie. La Lotharingie désigne le royaume de Lothaire II (du latin Lotharii Regnum), arrière-petit-fils de Charlemagne. Il fut constitué en 855.

La Savoie au Moyen-Âge

L'histoire de la Savoie, au Moyen-Âge, est celle des efforts d'une lignée de princes dont le génie fut, jusqu'au XVe siècle, de louvoyer au milieu de puissants seigneurs (dauphins du Viennois, comtes du Genevois, ducs de Bourgogne, rois de France,...) pour se rendre maître d'un territoire solide en Lotharingie. Cette politique est appuyée sur la reconnaissance explicite du pouvoir nominal de l'empereur d'Allemagne. Le territoire de la Savoie est bien à l'image d'un pays-carrefour, commandant toutes les routes de l'Europe moyenne.

  • 1032 : Humbert aux Blanches Mains, premier comte de Savoie, fait l'acquisition du Val d'Aoste.
  • 1045 : Odon 1er, fils d'Humbert aux Blanches Mains, se marie avec Adelaïde de Suse. Les comtes de Savoie deviennent marquis de Turin.
  • 1264 : Pierre II fait adopter les Statuts par une assemblée de nobles et de non-nobles. Ces statuts constituent la première assemblée nationale : à partir du XIVe siècle on parlera de réunion des Etats, groupant les représentants de la noblesse, du clergé et des communes.
  • 1286 : Thomas de Thonon (Province du Chablais, Savoie du Nord) est l’auteur d’un Traité d’hygiène en ancien français. Premier auteur d’origine savoisienne connu à ce jour, il est aussi le premier, médecin et versifieur, à avoir rédigé directement en français et en vers son poème scientifique.
  • 1295 : Amédée V fait l'acquisition du château de Chambéry et l'Etat se dote d'une capitale.
  • 1329 : le comte Aymon crée un conseil comtal, conseil résident de justice, fixé à Chambéry.
  • 1416 : le comte de Savoie, Amédée VIII, est élevé au titre de prince et duc du Saint-Empire par l'empereur germanique Sigismond de Luxembourg.
  • 1419 : le comté de Piémont revient en apanage à la Maison de Savoie.
  • 1427 : Amédée VIII réunit le comté de Piémont à la Savoie.
  • 1430 : Amédée VIII fait refondre, sous le nom de Statuts de Savoie (Statuta Sabaudiae), les multiples lois jusque là en vigueur d'un bout à l'autre du duché.

La Savoie était, dès cette époque, structurée en Etat-Nation.

L'Etat savoisien était déjà fortement constitué : une autorité unique, solidement instaurée sur de bons fondements, des atouts juridiques, une force militaire importante, un réseau d'alliés s'étendant de l'Angleterre jusqu'au monde Byzantin, un îlot de sécurité en Europe. Les Statuta Sabaudiae se donnaient pour objet de centraliser l'administration, d'affirmer le prestige du souverain face à l'enchevêtrement des pouvoirs et des allégeances issus de la féodalité. A la tête de l'édifice judiciaire se trouve le Conseil résident de Chambéry. Au degré inférieur, la justice est exercée dans les provinces par les juges-mages, assistés d'un procureur fiscal. Le chancelier de Savoie est le premier personnage de l'Etat après le Souverain. Les assemblées des trois Etats ont pour but d'établir entre elles et le souverain une communication désirée. De par leur étendue, les Statuts de Savoie sont plus qu'une constitution, puisqu'il régissent également les rapports sociaux et fondent un Etat aux finances solides. La nation puisait son essence dans une communauté d'origine, d'histoire, de mœurs, de langue et de territoire. Les communautés rurales et urbaines, les seigneurs et ecclésiastiques, acceptaient l'autorité de cet Etat qui s'imposait dans les domaines de la juridiction, de la législation, du monnayage et de l'imposition. En contrepartie, l'Etat apportait sa protection constante et efficace à tous, honneurs et avantages aux seigneurs, franchises et politiques économiques aux communautés rurales et urbaines (les villes étaient munies de chartes). L'Etat créait également des emplois ouvert à tous dans l'administration princière. La Savoie était un pays efficace et prospère. Dès 1450-1480, le Duché de Savoie figure au premier plan des pays européens; il ne lui manque que la souveraineté.

Cénotaphe de Humbert 1er ( dit "Aux blanches mains" ) Fondateur de l'état de Savoie
Amédée V de Savoie Amédée VIII de Savoie dit "Le Pacifique"
Les statuts de Savoie (latin Statuta Sabaudiae) , promulgués le 17 juin 1430 par le duc Amédée VIII, sont un code tout entier de politique, de justice, de procédure et d’administration, destiné spécialement à la Savoie.

Monnaie Louis duc (1440-1465)
De la Renaissance à la révolution Française
La Maison de France et la Maison d'Autriche avaient des ambitions contradictoires : l'une et l'autre convoitaient la possession des cols Alpins entre la Méditerrannée et la Lombardie. Dans le même temps, l'Etat Savoisien connaît une crise profonde à la fin du XVème sicèle, les successeurs d'Amédée VIII n'arrivant pas à s'imposer, ni à l'intérieur, ni à l'extérieur. Cela se traduit par une succession d'invasions :

  • 1536-1559 : la plus grande partie de la Savoie est occupée par troupes françaises de François 1er, bernoises (Genevois et Pays de Gex), valaisannes (Chablais). L'Etat Savoisien s'effondre. Il faut attendre la défaite du roi de France à Saint-Quentin et la victoire des armées de l'empereur Charles-Quint, menées par Emmanuel-Philibert de Savoie, pour assister à la renaissance de la Savoie.
  • 1600-1601 : sous Henri IV, la France envahit et occupe la Savoie.
  • 1630-1631 : sous Louis XIII, la France envahit et occupe la Savoie.
  • 1690-1696 : sous Louis XIV, la France envahit et occupe la Savoie.
  • 1703-1713 : sous Louis XIV, la France envahit et occupe la Savoie.
  • 1742-1749 : la Savoie est occupée par l'Espagne.

Tableau anonyme "Henri IV et la guerre de Savoie" créé 1er quart du 17e siècle
Lieu de conservation Pau ; musée national du château de Pau

"Bataille de Staffarde 18 août 1690" gravée en 1787 par Morret
Malgré tout, dès le XVIe siècle, mais surtout à partir du XVIIIe siècle, la Savoie fait partie d'un domaine bien organisé, avec des finances en ordre et des souverains aussi parcimonieux que leurs voisins de France sont dépensiers.

  • 1560 : le Sénat de Savoie, successeur du Conseil comtal fondé en 1329, devient une vraie chambre législative et constituante, avec compétence sur tous les domaines ducaux en deçà des Alpes ainsi que sur la vallée d'Aoste. Le Sénat de Savoie est souverain : le premier président (nommé par le Prince parmi les sénateurs en poste) gouvernait le duché en l'absence du représentant du Prince.
  • 1563 : Emmanuel-Philibert transfère la capitale à Turin, Chambéry étant jugée trop exposée aux troupes françaises. Le Sénat de Savoie reste à Chambéry (deux autres Sénats existent en Piémont et à Nice). C'est à partir d'Emmanuel-Philibert qu'il est possible de parler d'un Etat centralisé, construit sur le modèle des grandes monarchies européennes.
  • 1713 - 1720 : Lors du traité d'Utrecht (1713), la Savoie se voit attribuer la Sicile, ancienne possession espagnole, puis la France et l'Angleterre obligent Victor-Amédée II de Savoie à accepter la Sardaigne en échange de la Sicile, échange concrétisé par le traité de Londres en 1720. "Le duc de Savoie ne se souciait guère de posséder la Sardaigne plutôt que la Sicile; ce qui lui importait essentiellement, c'était la couronne royale qui coiffait les blasons de ces deux îles. Pour cause : la Savoie, qui était une ancienne terre d'empire (à l'image de la plupart des cantons Suisses), ne pouvait devenir un royaume (…) Or, avec le temps, la famille de Savoie, qui s'était définitivement exilée à Turin, voyait grandir son projet italien et rêvait d'une couronne royale, condition essentielle pour unifier ce pays et y régner. L'Italie n'était alors qu'une mosaïque de petits Etats, protectorats ou possessions, que leurs rivalités ne cessaient d'affaiblir, alors que grandissait l'Etat savoisien du Piémont. Ce titre royal rapprochait la famille de Savoie de son ambition italienne".
  • 1680 - 1773 : Deux souverains éclairés, Victor-Amédée II (1680 - 1730) et Charles-Emmanuel III (1730 - 1773) conçoivent et mettent en place un programme d'innovations dont le dynamisme conduit l'Europe des lumières à admirer la Savoie pour la volonté réformiste de sa monarchie. Celle-ci avait su précéder de plus d'un demi-siècle le grand projet égalitaire porté par les révolutionnaires parisiens de juillet 1789. L'élaboration d'un cadastre en 1730 -le premier d'Europe- avait permis d'établir une certaine égalité devant l'impôt. Les droits seigneuriaux, les privilèges du clergé, la vénalité des charges avaient été bannis de Savoie. L'Etat est structuré, modernisé, les privilèges en voie d'extinction. Le Duc et la Duchesse de Savoie au départ de Nice, en France, pour Palerme afin d'être couronnée Roi et Reine de Sicile (1717 artiste anonyme). Victor-Amédée II En 1706, aidé par son cousin Eugène de Savoie, il détruit l'armée française qui avait mis le siège devant Turin, il libère le Piémont.

Révolution Française et Napoléon 1er

  • 1792 : en septembre, les troupes françaises viennent "libérer" les savoisiens. La République française annexe, pour la première fois, la Savoie, par un décret de la Convention nationale qui fait référence au "peuple souverain de la Savoie".
  • 1793 : la situation est fortement dégradée : lorsqu'il fallut lever une armée de 300 000 hommes sur toute la République, seuls 33 jeunes se présentèrent à Chambéry. Une contre-offensive des armées Savoisienne libère les vallées alpines et Annecy. Des émeutes hostiles à l'occupation française ont lieu à Chambéry et Rumilly. Cette occupation française va durer vingt-trois années durant lesquelles le pays va régresser. L'état de guerre quasi-perpétuel lassa très rapidement les populations Savoisiennes avides de paix. Une partie de l'élite émigre et les pertes humaines résultant de l'invasion de 1792 et de la conscription sont estimées à 80 000 personnes, sur une population totale de 441 000 habitants, soit 18 % de la population. Pour la Savoie, Napoléon n'est pas un héros.
  • 1814 : les représentants de Genève, appuyés par ceux de l'Autriche, proposèrent de détacher une partie de la Savoie (le Chablais et le Faucigny) de la monarchie Sarde pour la faire entrer dans la Confédération Helvétique, "aux mêmes conditions que chacun des autres Etats souverains". Une partie restait française (Genevois et Savoie Ducale). Le royaume de Sardaigne conservait la Tarentaise et la Maurienne et recevait, en échange, l'Etat de Gênes, ville et territoire, ainsi que l'avait déjà prévu un article secret du premier Traité de Paris. Victor-Emmanuel Ier, duc de Savoie, s'y opposa en ces termes : "nous ne sommes ni la Maison de Piémont, ni la Maison de Sardaigne, mais celle de Savoie". Pour sa part, la population était opposée à l'éclatement de la Savoie et marquait son refus de tout régime français, quel qu'il fût.
  • 1815 : Le second traité de Paris qui corrige certaines des erreurs du traité de 1814 : la Savoie n'était pas démantelée, et quelques communes étaient transférées à Genève et contrepartie de la zone Franche et de la Neutralité.

Entrée des Français à Chambéry le 21/09/1792 (Musée Militaire de Lyon)
Victor-Emmanuel 1er - Duc de Savoie
Les états de Savoie dans l'Europe du congrès de Vienne (1815)
Buon Governo et Statuto

  • 1815-1831 : Victor-Emmanuel Ier (jusqu'en 1821) et Charles-Félix maintiennent tous les anciens usages et le Buon Governo est une période anachronique où le Savoie est un ilôt de paternalisme absolutiste. Le Sénat est rétabli, à Conflans (Albertville), mais perdait peu à peu ses attributions. Dans le même temps, une bonne gestion est maintenue : les impôts sont diminués et de grands travaux réalisés.
  • 1848 : Charles-Albert octroie le Statuto qui reprend la charte de 1815, sans attendre, comme la plupart des autres souverains d'Europe, que l'émeute n'arrache une constitution. Les institutions nouvelles comportent une constitution (statut) et un parlement et instaurent les élections au suffrage censitaire abaissant le cens à payer en Savoie. Une tentative d'invasion par des troupes françaises, les voraces, se produit, mais est arrêtée par la population de Chambéry.
  • 1848-1860 : cette période est celle de l'apprentissage de la vie politique moderne. Les institutions représentatives permettent à la population de s'exprimer, au moment même où la France est soumise à l'arbitraire absolutiste de Napoléon III : les conseils municipaux élus choisissent les syndics (maires), la chambre des députés est renouvelable tous les cinq ans, la presse est libre, tous les citoyens sont égaux devant la loi. Grâce à Cavour, qui élabore des projets de liaisons transalpines, le pays retrouve sa vocation séculaire. Les députés savoisiens purent obtenir du gouvernement de Turin un avantage de fait de la nationalité, ce qui ne sera plus possible à partir de 1860.

L'Annexion de 1860 à l'aide d'un vote truqué et sous contrainte de la force militaire

  • 1859 : Le sort de la Savoie est scellé lors de l'entrevue secrète de Plombières, où le souverain savoisien , par l'entremise de son ministre, le comte de Cavour, avait monnayé le berceau de sa dynastie contre une aide militaire de 200 000 hommes, qui devait lui permettre de conquérir et d'unifier l'Italie.
    Tout cela fut consigné dans un traité d'alliance, signé le 23 janvier 1859. Ce traité, longtemps tenu secret, fut rendu public en 1928 seulement.
    Pas plus dans ce texte que dans le traité de cession qui suivit en 1860, il n'était question de donner la Savoie à la France. Il s'agissait d'un échange entre deux souverains : Victor-Emmanuel II et Napoléon III, qui ne représentait que lui-même. Depuis la fin de la guerre de 1859 en Lombardie, des troupes françaises sont restées échelonnées en Savoie, de Chambéry au Mont-Cenis.
  • 1860 : Le 24 mars 1860 la Savoie est annexée par la France suite à une occupation militaire de deux cent mille hommes et un vote truqué, ( pas de bulletins NON, pas d'isoloirs dans les bureaux de vote, l'abstention interdite et l'envoi au bagne de Cayenne, sans jugement, des opposants à l'annexion).
    Traité du 24 mars : "art 1 : cette réunion sera effectuée sans nulle contrainte de la volonté des populations". Le "peuple souverain de la Savoie" reconnu comme tel par la République Française en 1792 est devenu simple population en 1860. Par ce Traité d'annexion de 1860, Napoléon III, empereur des français, annexait la Savoie que la France, royaliste, républicaine ou impériale avait tant de fois tenté de conquérir par les armes, que ce fût au nom du droit du plus fort, sous le prétexte des frontières naturelles, ou en vertu du principe des nationalités. Le même jour, le drapeau Français est hissé à Chambéry.
    Plébiscite du 22 avril : 99,8 % disent OUI à la France - dans des conditions très douteuses - (96,5 % des inscrits sont allé voter) avec deux conditions : Zone Franche et Zone Neutre (c'est le sens du vote "oui ET zone" : il s'agit de la condition sine qua non qui permettait à la Savoie du Nord d'accepter son rattachement à la France - sans Zone Franche, pas de France).
  • 23 janvier 1859, Victor Emmanuel II rencontrant Napoléon III et s'appretant à signé un traité ne représentant que lui même et en aucun cas la population Savoisienne.

Communiqué de l'empereur Napoléon III aux habitants de Savoie suite au traité de Turin :

Le traité d'annexion est soumis, le 29 mai 1860, à la ratification du parlement de Turin (ainsi que l'exige son article 7) : Victor-Emmanuel II espérait que les dix-huit députés savoisiens se rendraient à Turin pour approuver l'annexion et lui apporter ainsi une véritable approbation populaire : seuls trois députés le firent.
Devenir français ou italiens. Aucune autre alternative ne fut proposée au peuple.

Une loi française du 21 novembre 1860 confirme la pérennité des droits acquis : "… une annexion n'a pas pour conséquence de supprimer un état de chose antérieurement consacré par la loi du pays annexé [la Savoie] et ne saurait porter atteinte à des droits acquis".

Lorsqu'elle est annexée à la France, en 1860, la Savoie constituait une nation. Considérer la Savoie comme une "simple province" représente donc une approche totalement erronée, une légende en regard de l'histoire.

La Savoie depuis l'Annexion

  • Dès 1860, les Savoisiens durent déchanter. L'administration précédente s'était toujours efforcé de tenir compte de la diversité des composantes du royaume, bien loin des exigences centralisatrices et uniformisantes de la centralisation française. L'objectif des autorités française était de tout remplacer, conformément aux seuls droits et usages français. Les préfets nommés en 1860 étaient étrangers à la Savoie. Les relations entre les savoisiens et les fonctionnaires français furent détestables : ces derniers, pleins d'assurance, se croyaient en pays conquis.
  • 1871 : après la défaite française de 1870, la fin de l'Empire permet le réveil d'une opposition démocratique. Les Savoisiens dénoncent le plébiscite truqué de 1860 et tentent de libérer leur pays. Un fort courant sécessionniste naît en Savoie du Nord, remettant en cause l'annexion. Le Comité Républicain de Bonneville fait savoir que "le vote de 1860, oeuvre de la pression impériale, n'avait pas été la manifestation libre des aspirations de nos contrées" et souhaite qu'il soit recommencé. La France envoit 10 000 soldats pour remettre de l'ordre en Savoie.
  • 1914-1918 : la neutralité de la Savoie n'est pas respectée par la France. La participation de la Savoie à la première guerre mondiale entraîne la disparition de plus de 43 000 Savoisiens, sur une population totale de 500 000 habitants, soit 8,5 % de la population.
  • 1919 : la France, par l'article 435 du Traité de Versailles, supprime la neutralité de la Savoie et la grande zone franche.
  • 1932 : la Cour Internationale de Justice de la Haye condamne la France et l'invite à remettre en place la zone franche, conformément aux traités antérieurs de 1815, 1816 et 1829, soit 640 km2, contre 4000 km2 dans le traité d'annexion.
  • 1939-1945 : au début de la seconde guerre mondiale, le front des Alpes demeure calme. Le 10 juin 1940, alors que la France est submergée sous la poussée des divisions blindées allemandes, Mussolini déclare la guerre.
  • Les troupes de Savoie luttent en Tarentaise, en Maurienne et dans la Vallée du Rhône contre la progression allemande. Après l'armistice de 1940, les territoires conquis -à la différence de la France- sont très restreints. La Savoie connait l'occupation italienne, puis subit l'occupation allemande. La résistance s'organise progressivement pour lutter contre l'occupant. Après un attentisme initial, l'opposition à la collaboration commence à se constituer dès l'automne 1940. Des maquis se constituent. Une partie importante se rassemble au plateau des Glières. Leur résistance aux attaques des forces du maintien de l'ordre (milice française) et des allemands a une issue malheureuse et devient un symbole de la résistance au nazisme. En août et septembre 1944, la Savoie est libérée par les résistants. Les cols Alpins sont pris au printemps 1945.
  • 1965 : plusieurs mouvements régionalistes apparaîssent en Savoie (Club des Savoyards de Savoie, Centre Savoisien d'Etudes Régionalistes, Cercle de l'Annonciade). Leur souhait d'une Région Savoie conduit à la naissance du "Mouvement Région Savoie" (MRS).
  • 1973 : les deux Conseils Généraux des Départements de Savoie (Savoie du Sud) et Haute-Savoie (Savoie du Nord) repoussent l'idée d'une Région Savoie. Plusieurs raisons peuvent expliquer ce choix : des désaccords entre les politiques des deux départements, l'absence de contre-proposition (que peut représenter une Région Savoie ?), le caractère précipité du projet, l'absence de consultation des élus locaux, l'hostilité de la plupart des parlementaires, l'idée répandue qu'une "grande région" est souhaitable, la passivité de la population. Celle-ci est largement dûe au fait que celle-ci ne peut utiliser un droit de pétition, qui était dans les moeurs de la Savoie jusqu'en 1860 (elle était reconnue dans l'article 57 du statut albertain ["tout majeur a la droit d'adresser des pétitions aux Chambres"], alors que la constitution française de 1958 ne la reconnaît même pas).
  • 1986 : aux élections régionales, les régionalistes du MRS obtiennent 4,3 % des voix en Savoie du Nord et 6,3 % des voix en Savoie du Sud (ce qui ne permettait pas d'obtenir un élu).
  • 1992 : la réflexion régionaliste n'a pas été renouvelée, le MRS s'est replié sur lui-même - faute de militants, d'argent et d'élus -, l'ardeur des régionalistes s'est émoussée, les idées régionalistes ont été également reprises par d'autres mouvements, notamment les écologistes. Les résultats sont catastrophiques : 4,8 % des voix en Savoie du Nord, 2,6 % des voix en Savoie du Sud.
  • 1994 : La Ligue savoisienne est créée par Jean-François PERONNIER et Jean De Pingon: il ne s'agit pas de conclure à la nécessité d'une Région Savoie, comme le souhaitait le MRS : la seule voie possible pour la Savoie est celle de l'indépendance. La Ligue pousse la critique du rôle de la France vis-à-vis de la Savoie à son terme : les traités de 1815 et 1860 ont été violés par la France. Ces violations rendent caduc le Traité d'Annexion. La Savoie se trouve ainsi libre de toute allégeance à l'égard de la France.
  • 1998 : aux élections régionales, les indépendantistes de la Ligue savoisienne obtiennent 6,1 % des voix en Savoie du Nord et 4,8 % en Savoie du Sud, auxquelles s'ajoutent 3,7 % pour les pseudo-régionalistes de "Mouvement Savoie".
  • 28 juin 2014 : Reconnaissance du Peuple de Savoie par l’U.N.P.O. Organisation des Peuples et Nations Non Représentés.
  • 25 septembre 2014 : Des Savoisiens s'expriment dans l’enceinte de Parlement Européen à propos des minorités non reconnues (voir la Vidéo)
  • 25 novembre 2014 : Les savoisiens s'expriment au siège de l’O.N.U. à Genève devant plus de 500 personnes dont les représentants des états membres de l’O.N.U. et dénoncent les agissements de l’Etat français. (voir la Vidéo)
  • 24 novembre 2015 : Nouvelle intervention des Savoisiens au siège de l’ONU (voir le texte de l'Allocution faite à l'ONU)

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